Subtitle (4ème Partie)



Lieu : Point Ephémére, Paris, France
Date : Samedi 22 avril 2006

Hip-Hop Core: Est-ce que tu comptes ressusciter certains de tes anciens disques d'ici peu, histoire de les faire connaître un peu plus via des sorties un peu plus officielles?



Subtitle: Ouais, Net31 Records, qui s'appelait auparavant Beyond Space, doit ressortir "Lost Love Stays Lost" cette année (ndlr: l'interview a été réalisée en 2006…). J'ai fait une version différente de l'album avec 20 titres. J'ai réenregistré certains titres de la version originale. Ils doivent faire un double vinyle et un CD avec ça. J'envisage aussi de ressortir "Greatest Hi$$" et tout ce genre de projets un peu plus tard, mais j'ai évolué depuis cette époque, donc je vais faire le tri dans ce que je sortirai. "Lost Love Stays Lost", ça va, parce qu'une grande partie de cet album aurait dû être sur "Young Dangerous Heart"… C'est quand j'ai dû réenregistrer "YDH" à cause du label… Ca m'a énervé et j'ai décidé de sortir "Lost Love Stays Lost" à côté et de faire appel à d'autres producteurs pour "YDH". Sinon, il est clair que je ressortirai Weekend Science Experiment pour de vrai, parce qu'il le mérite et parce que Cobalt vient de m'en passer un exemplaire alors que je ne l'avais même plus! Et puis, il se peut que je sorte certains de mes vieux instrus sur vinyle. On verra… Il se peut aussi qu'on redonne vie aux trucs du Library Crew, vu que je parle beaucoup avec les anciens membres. D'ailleurs, je vais sortir le prochain disque de Lexicon sur B.E.A.R., vu qu'ils ne sont plus sur Spytech.



HHC: Puisque tu en parlais, qu'est-ce qui t'avait donné envie de sortir des "Greatest Hi$$" au départ?



S: J'avais sorti trop de cassettes et de CD-R's et, même si j'avais une section assez importante à Amoeba, il m'était impossible de vendre 300 CD-R's différents aux autres magasins, donc je me suis dit que ce serait cool de faire un genre de compilation… Et puis, c'était assez ironique de faire un best-of alors qu'il devait y avoir au maximum 17 personnes qui connaissaient ces titres! (rires) Ce fut une bonne expérience parce que les gens ont bien accueilli cette idée, surtout qu'il y a pas mal de monde qui a commencé à s'intéresser à mon travail vers 2003 et qui ne connaissait pas du tout ce que j'avais pu faire avant. Le volume 1 réunissait mes titres favoris enregistrés entre 1997 et 2003, alors que le volume 2 contenait surtout des inédits que j'avais fait avec d'autres artistes et qui n'avaient trouvé leur place sur aucun album.





HHC: Peux-tu nous dire quelques mots sur Th' Corn Gangg, le projet que tu as avec certains membres des Unicorns?



S: Tout ça a vu le jour lorsque je suis devenu ami avec les Unicorns, un très très bon groupe qui vient de Montréal, aux alentours de 2003. Quand ils sont venus à Los Angeles, ils tournaient avec Beans et ils ont voulu que je fasse leur première partie. Ils m'ont demandé, ainsi qu'à Beans, de monter sur scène à leurs côtés pour freestyler pendant qu'ils jouaient. Beans était trop occupé à brancher une meuf, parce que c'est son kif, mais j'ai dit ok et en fait, ça a vraiment bien donné. De toute façon, la salle était remplie grâce à eux, donc ça avait de la gueule. Du coup, j'ai refait leur première partie lorsqu'ils sont revenus à L.A. et on a remis ça sur scène. Ils avaient deux tournées à enchaîner et ils m'ont demandé de venir avec eux. J'ai dû refuser parce que j'avais des problèmes de dents (j'en ai encore, mais c'était pire à l'époque) mais je suis quand même allé à Montréal quelques temps après et je me suis trouvé sur scène avec eux une nouvelle fois. Dans le courant de l'hiver 2004, les Unicorns se sont séparés (un des membres à quitté le groupe parce qu'il ne voulait pas faire le même type de musique que les deux autres) et Nick et Jaime ont déménagé à L.A. peu après… Vic, Busdriver et moi, on s'est retrouvé à freestyler sur scène avec eux. On a dû faire 3 ou 4 shows ensemble, dont un au musée national d'histoire naturelle qui était vraiment cool, et ça a vraiment pris de l'ampleur.

Quand Nick et Jaime ont formé The Islands, leur nouveau groupe, ils m'ont demandé, ainsi qu'à Bus de poser sur leur album. Je suis parti en tournée avec eux et Beck (qui était dans Th' Corn Gangg) pour quelques concerts. Et maintenant, Th' Corn Gangg a un buzz et c'est devenu bien plus qu'un truc freestyle. D'après ce que j'ai compris, si les Islands sont signés sur une certaine major, cette major (qui possède tout) veut aussi signer Th' Corn Gangg… mais ça se fera plutôt en 2007. On verra, mais je sais qu'il y a déjà des vidéos de certains de nos concerts qui traînent sur le net et qui ont beaucoup été téléchargé. Et puis, il y a un titre produit par Jaime (aka Small Is Beautiful) sur mon disque pour Alpha Pup.



HHC: Comment est-ce que tu t'es retrouvé à bosser avec le producteur français Debmaster pour le titre 'Raw Deal'?



S: Deb et Alex m'ont contacté via internet. Internet est une chose magnifique, ça connecte vraiment les gens entre eux. Si la personne est cool, tu peux discuter avec elle et apprendre à la connaître ; dans le cas contraire, tu peux tout simplement ne pas répondre à son e-mail. Enfin, Deb m'a contacté et m'a dit les différentes personnes qui seraient sur son "Monster Zoo". C'était tous des potes à moi donc je me suis dit que ça devrait le faire. Je lui ai dit de m'envoyer quelques beats. Quand je les ai entendu, ça m'a conforté dans mon idée… et tout s'est bien passé entre nous depuis. En ce moment, on essaie de lui apprendre à parler comme un crip.

'Raw Deal' est vraiment mortel. Au départ, j'avais imaginé ce concept pour le disque grime sur lequel je bossais avec Daedelus, mais ça convenait bien au beat de Deb. Quand j'ai entendu ce beat, j'allais partir en tournée et je ne savais pas trop quoi faire… Ca m'a semblé approprié de reprendre le concept de 'Raw Deal'. Alors j'ai écrit mon texte sur ce beat étrange. C'était une chanson de studio, vraiment faite pour l'enregistrement, mais quand on a commencé à tourner ensemble, je me suis dit qu'il faudrait que je connaisse les paroles. Mais j'ai du mal à tout retenir parce que ce titre est très compliqué et que c'est assez différent de mes chansons habituelles où je me contente de parler pendant deux minutes… Existereo et moi, on fume pas mal d'herbe donc on n'arrive pas à retenir toute cette musique, vu qu'on n'a pas de mémoire à court terme. C'est déjà assez difficile de me rappeler de mes 13 titres pour le concert… Mais vu que Deb est très prolifique, qu'il a des milliers de beats et que j'ai confiance en mes capacités de freestyleur, c'est comme ça qu'on procède. Et jusqu'ici, ça s'est super bien passé, le public a beaucoup aimé.





HHC: Je crois savoir que tu as aussi travaillé avec le groupe de dub français Brain Damage…



S: Je les ai rencontré à Saint-Etienne (c'est d'ailleurs là-bas que j'ai aussi rencontré Dalëk). A l'origine, j'ai parlé avec Sam Clayton, un ingénieur du son dub épatant qui a fait des trucs avec Toots & The Maytals, et il voulait que je pose quelques rimes sur des beats donc on s'est retrouvé chez lui le lendemain et j'ai écrit un texte sur un de ses sons. J'ai aussi posé quelques backs aléatoires et ils ont utilisé le titre qu'on a fait pour leur album "Spoken Dub Manifesto", qui est très bon soit dit en passant. L'artwork de ce disque est sublime d'ailleurs. Achetez-le.



HHC: Quelle est ta relation avec les gars du label Subversiv*Rec, pour lequel tu as fait quelques titres?



S: Je m'entends plutôt bien avec eux, ils sont bons, mais ils sont bizarres. On n'a pas vraiment de relation à proprement parler. Je n'arrive pas à vraiment discuter avec ces gars ou même à obtenir des exemplaires des disques sur lesquels je suis… Tous leurs producteurs tuent. Mais, les mecs, si vous lisez cette interview, envoyez-moi au moins des vinyles que je puisse écouter et vous dire comment ça ressort.



HHC: On parlait de la première compilation Project Blowed un peu plus tôt. Or tu as pris part à la compilation "Project Blowed 10th Anniversary", qui est à mes yeux bien loin du niveau de la première et qui n'a pas réellement répondu aux attentes des adeptes des Blowedians. Que penses-tu de ce disque avec un peu de recul?



S: J'aime la controverse, donc je vais te dire ce que j'en pense. Il y a plein de gens qui auraient dû être sur ce disque et qui n'y sont pas. Il y a certaines personnes qui auraient aussi bien pu ne pas y être mais qui y sont. Et il y a des gens qui se devaient d'être sur cet album, mais qui y apparaissent trop de fois. A toi de voir de qui je parle. Je pense que Ganjah K aurait du être sur ce disque, tout comme Trensetta… Ils auraient dû sortir Spoon Iodine de l'église où il travaille pour qu'il pose sur cet album. Au lieu de ça, ils ont invité des gars venus de nulle part que je n'avais jamais vu au Blowed dans le passé (où alors j'avais dû arrêter d'y aller quand ils ont fait surface)… Ceci dit, les jeunes représentent et c'est dope.

Pour ma part, je n'étais pas très content de la chanson qu'ils ont mise sur le disque. Bien évidemment, j'étais content d'être sur la compile, mais au départ, je leur avais donné une chanson appelé 'Attack and Distortion' qui parlait vraiment du Blowed. Mais ils ont dit qu'elle était un peu trop longue… Je leur ai dit qu'ils pouvaient mettre 'Cray Crazy' à la place s'ils mettaient bien que la chanson apparaissait avec l'autorisation gracieuse de GSL, vu que c'est GSL qui l'avait sorti au départ. Ils m'ont dit: "Pas de problème!", mais ils ne l'ont pas fait… Ca m'a un peu foutu en rogne, mais bon, quand j'ai vu la version finale de l'album et le casting réuni, j'étais déjà heureux d'avoir une place sur l'album. Parce que c'était vraiment dur de s'y faire une place, même pour les pionniers du Blowed.

Je ne vais pas rester là à te dire que c'est nul et ce genre de choses, parce que je n'ai pas été super impliqué dans le projet. J'étais occupé à bosser à l'étranger pour faire connaître Project Blowed. Voyager pour répandre la bonne parole du Blowed, c'était ma principale priorité à l'époque. Donc je n'avais pas trop mon mot à dire sur ce qui se passait à Los Angeles, que ce soit une bonne ou une mauvaise chose. Du coup, je ne pense pas avoir une opinion qui vaille grand chose, vu que je n'étais pas là lorsque plein de changements internes se sont produits…

J'adore ces gars et ils m'ont donné mon style et tout ce que j'ai, mais en même temps, je trouve que tout ça s'est transformé en quelque chose de totalement différent de ce que c'était au départ. Tu peux entendre l'énergie qui s'en dégage. Je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais c'est nouveau. Le futur est en marche. J'espère pouvoir faire partie du futur du Blowed. Je sais que NoCanDo et les gars de Customer Service en feront partie. Acid Reign continue à faire son truc… Mais ce n'est plus la même chose. Plus personne ne fait le type de chansons qu'ils faisaient dans le passé. Et c'est pareil pour moi, je n'ai plus de 4 pistes.

Mais beaucoup de ces gars n'ont plus les mêmes intentions qu'avant dans leur démarche… Peut-être que c'est parce qu'ils n'ont pas envie de se répéter. Mais je ne vois pas pourquoi ils devraient changer quelque chose qui marche encore très bien. De toute façon, à moins de payer un million de dollars par jour, tu ne vas pas passer à la radio comme ça! Ca ne sert à rien de faire des chansons pour les clubs, alors que tes fans se foutent complètement des clubs. Ces mecs ont influencé des milliers de gens, aussi bien dans le mainstream que dans l'underground, mais ils sont frustrés parce qu'ils ne vendent pas beaucoup de disques, qu'ils galèrent toujours pour enregistrer cinq titres et payer leurs factures. D'un côté, je les comprends mais je ne crois pas qu'ils doivent changer toute leur formule alors qu'ils ont enfin l'opportunité de faire des disques et de les sortir en grande quantité. Je ne vois pas pourquoi ils devraient se brider ou essayer à tout prix d'avoir des refrains accrocheurs complètement stupides… Je ne suis pas d'accord avec ça. Mais bon, je rumine ça dans ma barbe et je me contente de bosser sur mes projets. Je suis content lorsqu'ils me soutiennent, mais sinon, tant pis, je ne peux pas rester bloqué là-dessus…





HHC: Où en sont tes projets avec Plug Research ou encore le projet avec un groupe de rock qui était annoncé sur Mush?



S: Le projet avec Mush ne verra pas le jour parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer pour ça, mais je continue toujours avec un groupe donc on verra. Je change le nom du groupe tous les deux jours donc je ne peux pas trop en parler pour le moment, mais je vous garantis que c'est un super groupe. Il y a même des membres qui sont trop doués pour être dans le même groupe que moi! On va faire tous plein de choses différentes. Pour le truc avec Plug Research, c'est mort de chez mort…

Mais en aparté, je tiens à dire que vous allez constater dans les mois qui viennent que je suis dans une position où je ne vais plus travailler avec nombre des labels avec qui j'ai bossé dans le passé, à part Alpha Pup (vu que je travaille en étroite collaboration avec eux et qu'ils sont très pro)… Plein de gars sont en train de monter leur propre label en ce moment, parce qu'on en a un peu marre. On fait de la musique que les gens aiment un peu partout où l'on va (on s'en rend compte tous les soirs) mais nos labels nous traitent pourtant comme s'ils nous faisaient une faveur en sortant nos disques. Pourquoi est-ce que c'est toujours aussi dur pour nous de savoir si on va être payé ou pas? S'il y a du fric, qu'ils me le montrent. Sinon, qu'ils me le disent… On en a marre d'être gardé à l'écart et de ne rien savoir.

Le LabWaste "Zwarte Achtegrond" était un super bon disque et on en est très fiers, mais pourtant juste avant sa sortie, le label Temporary Whatever nous a dit qu'il ne savait pas comment le vendre. Comment ça? Même Busdriver ne sait pas comment vendre ce disque? Après, tout un tas de magasines ont dit que c'était un super disque, et des gars comme vous nous ont vachement soutenu… Et je continue de penser qu'il y avait vraiment quelque chose à faire avec cet album. Alors, tu comprends qu'avant de nous poser pour refaire un autre album du genre de LabWaste et essayer d'obtenir un bon accueil de la presse, on va vraiment essayer de trouver un bon deal. La seule raison pour laquelle le disque est sorti sur Temporary Whatever au départ, c'est parce que GSL m'avaient dit qu'ils n'étaient pas intéressés par ce projet et qu'en plus ils venaient de me dire de reprendre en profondeur "Young Dangerous Heart". J'ai un peu paniqué sur le coup et j'ai été voir Bus directement. Parce que je voulais absolument travailler avec Thavius. J'avais besoin d'éléments concrets pour convaincre Thav, parce qu'il n'était pas super motivé pour faire un nouveau groupe au départ. Il avait été dans Global Phlowtations et ces mecs devraient tous être des millionnaires aujourd'hui, mais il en est advenu autrement… D'ailleurs, sachez que Global Phlowtations va probablement se reformer… Mais donc, le fait qu'il soit d'accord pour former un groupe avec moi, quelles que soient ses raisons, c'était super et je ne voulais pas rater cette occasion. Du coup, je me foutais vraiment de qui sortait l'album à vrai dire! L'important était qu'il sorte.

Au début, Busdriver n'était pas sur de le faire, parce qu'il était prévu qu'il sorte l'album des Shapeshifters… Lorsqu'ils ont signé chez Cornerstone, il m'a dit ok pour LabWaste. Il a fait beaucoup pour ce disque, mais en même temps, son propre album est sorti à peu près un mois et demi après le LabWaste, donc que pouvait-il vraiment faire pour un album contre lequel il était quasiment en compétition? Ils nous ont beaucoup aidé, mais nous n'avons pas envie de refaire la même chose une seconde fois. Enfin, putain, cet album aurait dû sortir chez Mush! C'est ce qui était prévu… D'ailleurs ce putain de code-barres indique Mush. Pourquoi ne pouvaient-ils pas le sortir?! S'ils l'avaient fait, l'album aurait sûrement été disponible dans plus d'endroits. On a eu des millions de remixes pour ce disque, gratuitement… Il y avait beaucoup de gens qui pensaient du bien de ce disque et qui voulaient en faire quelque chose, et pourtant j'ai le sentiment que le disque est un peu passé à l'as. Alors qu'on pensait avoir tout vendu, on se rendait compte qu'on n'en avait même pas écoulé 1000, tu vois. Pour le prochain album, on ne veut pas se retrouver dans ce genre de situation, on va être plus carré niveau business.





HHC: Quel est exactement ton niveau d'implication avec les Shapeshifters? A un moment, on t'a vu sur leur DVD et tu semblais vraiment proche d'eux mais depuis on te voit moins souvent sur leurs disques et on a l'impression que tu n'es pas vraiment un membre à part entière…



S: C'est ma famille! Ils sont tous comme des grands frères pour moi. Ce qu'il y a, c'est qu'ils sont déjà neuf ou dix dans le groupe, et qu'ils n'ont pas forcément besoin d'un mec en plus. Quand j'étais jeune, je ne comprenais pas cette position donc ça m'irritait un peu… Je ne comprenais pas la dynamique en cours. C'est un groupe qui est là depuis plus de dix ans, sous différentes formes. On fait tous des musiques très différentes et on a tracé nos propres routes désormais, mais on s'entend toujours super bien, on se voit tout le temps, on fume, on boit, on s'amuse et on pleure ensemble… Dès qu'on a une occasion, on se voit. Tu sais, avant de me lancer dans mes aventures solo, ce sont les gars avec lesquels j'ai passé le plus de temps sur scène. Je ne voulais même pas être payé pour les concerts. Que veux-tu faire avec un huitième ou un dixième de dix dollars ou d'un dollar? C'est tellement marrant d'être avec eux. Ils m'ont aidé à devenir capable de faire tout ce dont j'ai envie et à avoir foi en mon travail. Ils me soutiennent. Là, je suis en tournée avec Existereo et il est vraiment comme mon frère! Donc il n'y a pas d'embrouille du tout. Ce sont mes potes et je les adore. Je n'ai même pas besoin de leur souhaiter bonne chance parce qu'ils sont déjà en train de tout défoncer, donc c'est cool.



HHC: Pour finir cette interview sur une question plus classique, quel est ton sentiment sur cette tournée dans nos contrées françaises?



S: J'ai l'impression que c'est la meilleure tournée que j'ai faite jusqu'ici, parce que j'ai enfin la chance de pouvoir traîner un peu dans les villes. Je suis venu en France les 3 dernières années et je trouve que ça s'améliore à chaque show. J'ai eu la chance de commencer bien avec The Mars Volta, ce qui rattrapait un peu tout, puis lorsqu'on est revenu au Nouveau Casino, ça a tout cassé. Et à Rennes, c'était un super concert. Cette fois-ci, avec Exist, dDamage, Deb et moi, ça déchire tous les soirs, ça se passe super bien. L'autre jour, avec Dalëk, à la Fondation Cartier, le show était fou… J'ai cru qu'ils allaient me payer avec des bijoux! Donc je regrette juste que cette tournée soit si courte. Je compte vraiment revenir, en particulier à Angers, parce qu'il y a cette très belle fille à qui je dois reparler.

En attendant la prochaine fois, surveillez la sortie de "Trunk Bomb" sur B.E.A.R. (Business Espionnage Audio Recordings, mon nouveau label) un plus tard dans l'année. Il y aura beaucoup de sorties à venir sur B.E.A.R. que ce soit dans le monde réel ou dans le monde virtuel, l'internet. Tous les artistes qui sont avec nous défoncent: NoCanDo, Tes de New-York, Crunk Tesla, Cadence Weapon du Canada… Adlib doit aussi sortir un EP de 5 titres "2:11", qu'il a enregistré dans sa piaule en 20 minutes. Et puis bien sûr, il y a mon album "Terrain To Roam" chez Alpha Pup, avec des productions de Madlib, Paris Zax, Daddy Kev, Thavius Beck, dDamage… C'est un disque mortel.

J'ai aussi un alias, Grey Fox. C'est la première fois que je le mentionne dans la presse. J'avais fait un EP vraiment mystérieux il y a longtemps… Maintenant, Grey Fox est comme Quasimoto. Il surgit de nulle part, te pique les masters de ton album et en fait une version trafiquée à la Lee Scratch Perry. J'essaie d'en finir avec le nom Subtitle… Je comptais prendre ma retraite au départ, mais après tous ces shows avec Dalëk et tout le soutien qu'ils m'ont apporté, j'ai l'impression que je ne peux pas me le permettre. Je reviendrai donc en tant que Giovanni Marks pour faire des tas de trucs différents et peut-être que Subtitle refera surface de temps un temps, un peu comme Adlib pour Thavius Beck. Mais j'ai envie de faire plein d'autres choses. J'ai envie de diriger un label, de faire de la direction artistique pour un autre, de faire plus de productions (j'ai fait pas mal de remixes et de productions pour d'autres personnes ces derniers temps)… J'ai envie de m'aventurer dans d'autres musiques, pas nécessairement du hip-hop. Je ne veux pas être "le rappeur qui fait de la musique hip-hop". J'ai envie que les gens puissent me voir dans un groupe. Je ne veux pas être limité par le "personnage" Subtitle. J'utilise ce pseudo depuis que j'ai 14 ans et je l'aime bien. Mais je me sens un peu con, à 27 ans, quand je vais à la rencontre de Damo Suzuki de Can et que je lui dis: "Salut, ça va? Je suis Subtitle". Quelque chose cloche. Donc j'ai plutôt tendance à dire: "Je suis Gino". Au final, je crois que c'est juste que comme la plupart de mes amis et relations utilisent leur vrai nom, j'ai l'impression que je dois en faire autant.



Interview de Cobalt, Kreme et Billyjack
Propos traduits par Cobalt
Texte d'introduction de Billyjack
Photos prises à La Cartonnerie (Reims) par le collectif ArtEos
Décembre 2006

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