Même si pareille chronologie ne nous est pas coutumière, il faut entamer cette recension en parlant du premier titre : car ‘Glamourous Drunk’ est un concentré du personnage d’AWOL One et de ce qu’il est capable de faire d’une "carrière". Sur une production soignée de Factor, le Wolrus fait étalage de son phlegme et de sa capacité à ne jamais vraiment démarrer un morceau. Tout en se montrant quelque peu magnétique. L’énigme est là, la quadrature du cercle tracée. Le feu et la glace, le
brandy on the rocks.
Tout au long de ce nouveau projet, chaperonné par Xzibit himself, Tony Martin alternera le chaud de titres fendards et corsés : ‘Official’ et son refrain irrésistible (
You officialy don't know me /
I saw you walk out that door), ‘Stand Up’ élevé par d’inspirés Myka 9 et Aesop Rock, un très tony-martinien ‘Waste The Wine’ avec les Alkaholiks ou encore ‘Back Then’ éclairé par le multi-instrumentiste Ceschi Ramos ; avec, hélas !, le froid d’inutiles vocalises d’extrême fin de soirée, dans le brouillard d’excessifs grammes dans le sang (‘Up Downtown’, ‘Brains Out’).
Et au milieu coule une pépite : ‘Celebrate’ est un hit immédiat, ce qu’AWOL ne nous avait pas donné depuis ‘Rhythm’ sur le divin "Souldoubt" concocté par Daddy Kev il y a presque dix ans. L’enchaînement synthétique néo-80es allié à la fraîcheur d’une boîte à rythme minimaliste fait mouche et on est vite amené à se répeter en boucle le refrain
You look sexy in tube socks au risque de moqueries.
Le disque s’achève sur un ‘Sunset Sandwich’ pas vraiment indigeste, mais dont nous ne reparlerons pas avec émotion. Et c’est à l’image de tous les albums ou presque du morse californien. A force nous avons plus qu’appris à l’aimer, et son nouveau passage très récent au 21 Sound Bar parisien fut une nouvelle occasion de s’en apercevoir. Mais force est de constater qu’il ne sera pas l’icône pop qu’il aurait pu devenir. L’aurait-il vraiment pu ? On peut aussi en douter, de la part de l’auteur du jadis prophétique ‘Demolition’ (et ses paroles à double sens
Please listen to my demo-lition).
Billyjack Septembre 2009