3 mois après le bon "The Lost Tapes" et la rumeur concernant sa signature chez Muder Inc., Nas nous revient avec "God's Son", un album attendu auprès des fans du Mc new-yorkais. Comme pour chaque album depuis le classique "Illmatic", la question était de savoir si les producteurs seraient à la hauteur du talent d'écriture de Nasir Jones et "God's Son" n'échappe pas à cette régle. En effet nous n'avons pas droit à la petite participation habituel de Dj Premier et Large Professor à été retiré de la production au dernier moment. Ce nouvel opus arrive donc sous une multitude d'interrogations…
Il y a trois choses qui frappent à l'écoute de "God's Son". La première est le travail que Nas a fourni au niveau du flow. Il n'y a qu'à observer 'Warrior Song' avec Alicia Keys ou 'I Can' pour s'en rendre compte. La deuxième est qu'il y a chez Nas un besoin de retourner vers un son plus old school, une sorte d'authenticité, comme sur le très bon 'Get Down' ou l'explosif 'Made You Look' (le premier single de l'album au passage). Et pour finir, la troisième se situe au niveau des productions qui semblent être le talon d'Achille de cet opus.
Effectivement, si Eminem nous livre qu'une seule mais bonne production avec 'The Cross', on ne peut pas en dire autant de Salaam Remi. Comment quelqu'un peut-il produire 'Get Down' et nous sortir le grossier 'Zone Out' ou l'ennuyeux 'Hey Nas' ? N'oublions pas non plus un Alchemist dépourvu de talent ces derniers temps avec l'horrible 'Mastermind'. Heuresement que Chucky Thompson et Alicia Keys relévent le tout en nous servant les bons 'Dance' et 'Warrior Song'.
Niveau lyrics, on peut dire que Nas n'a pas perdu la plume qui avait fait son succès à l'époque d'"Illmatic". On retrouve des textes touchants et émouvants comme sur 'Dance' (hommage à sa mère décédée) mais aussi des éclairs de génie et d'originalité avec 'Book Of Rhymes' et 'The Cross'. 'Last Real Nigga Alive' nous montre que la guerre entre Jay-Z et Nas n'est pas totalement finie et 'I Can' peut paraître assez osée en reprenant 'La Lettre à Elise' de Beethoven mais c'est avec plaisir que l'on écoute un Nas qui n'est pas sans rappeller celui de 'Destroy & Rebuild'. Coté invité, on peut signaler les bonnes prestations de Lake et de Alicia Keys mais aussi les pitoyables Bravehearts qui se cessent de s'enfoncés depuis 'Oochie Wally'.
Au final, nous avons le droit à un album lourd, bien au dessus du moyen "Stillmatic" et qui ravira les fans du Nasty Nas. Cependant, les abscences de Primo et de Large font cruelements défauts et on aurait bien aimer voir remplacé 'Zone Out' par le très bon 'Pissy Killz', contenu dans le cd bonus de l'édition limitée de "God's Son".
Illmatic Janvier 2003