Offwhyte (2ème Partie)

Après une première partie où Offwhyte a évoqué avec nous sa discographie, sa ville, ses influences, son écriture mais aussi sa relation avec ses producteurs favoris, nous sommes revenus dans un second temps avec le co-fondateur de Galapagos 4 sur les racines du label chicagoan mais aussi sur ces tournées qui lui sont si chères et sur certains traits de caractère qui lui vont bien. Alors que le hasard du calendrier prévoit la sortie surprise d'un nouvel EP d'Offwhyte "Bow To The Sceptor" pour le 14 décembre, suite et conclusion d'une rencontre lyonnaise chaleureuse autour d'un café… English version



Hip-Hop Core: Revenons au départ de l'aventure Galapagos 4, si tu le permets. Comment as-tu rencontré Jeff Kuglich avec qui tu as fondé le label et quand avez-vous décidé de créer votre propre label?



Offwhyte: J'ai passé toute mon enfance avec Jeff. On vivait dans sud de l'Illinois. Je le connais depuis que j'ai 6 ans, je crois; il en avait 7 et on jouait ensemble au baseball. Quand on a dû aller à l'université, on est parti tous les 2 à Chicago, histoire de s'amuser un peu et de voir la ville. Bien entendu, on était déjà passionné par le hip-hop. Donc on a été à l'Université de l'Illinois et on a vécu dans une chambre étudiante avec celui qui est aujourd'hui le directeur artistique du label, Josh Grotto. On est tous devenus potes et on passait notre temps à parler de hip-hop, à écouter du rap et à aller dans les soirées… On se disait tout le temps que ce serait super de monter un label et de sortir la musique qu'on aime. A l'époque, le hip-hop underground était vraiment passionnant et il y avait plein de nouveaux styles qui émergeaient. Jeff a fini par déménager à Seattle l'année suivante pendant que nous sommes restés sur Chicago. A Seattle, il a fait beaucoup d'argent en travaillant pour Amazon.com. Il était un des premiers employés de la boîte et, quand le marché internet a explosé, il s'est retrouvé avec plein de stock options qui représentaient vraiment beaucoup de pognon. Du coup, il est revenu à Chicago et on s'est retrouvé comme par magie avec assez d'argent pour monter un label. La première chose qu'on a faite, ça a été de sortir une compilation. On a fait "The Blackbook Sessions" avec un bon paquet des artistes avec qui je traînais à l'époque… et c'est comme ça que tout a commencé.



HHC: Quand on écoute attentivement le fameux titre 'Galapagos 4' et qu'on lit entre les lignes, on dirait que tu avais déjà une très bonne idée de ce que tu voulais faire avec ce label et que tu avais déjà imaginé toutes les différentes étapes de son développement. Etait-ce le cas?



O: Pas vraiment, en fait. Cette chanson 'Galapagos 4' a été écrite et enregistré avant même qu'on choisisse le nom du label. C'est même à cause de cette chanson qu'on a décidé d'appeler le label comme ça. Mais cette chanson est néanmoins une très bonne représentation de l'idéologie du label et de ses buts: rester vrai et original dans ce qu'on fait.



HHC: Justement, peux-tu nous en dire plus sur ce nom plutôt intrigant pour un label? Je crois savoir que tout ça a quelque chose à voir avec le livre "Galapagos" de Kurt Vonnegut…



O: Ouais. Kurt Vonnegut a toujours été un de mes auteurs favoris. Il y a plein de philosophies intéressantes dans ses romans. Ce n'est pas trop compliqué et c'est vraiment facile à lire en plus. "Galapagos" est un livre assez sombre. C'est l'histoire de touristes qui partent dans les îles Galapagos et qui meurent, un par un. Mais ça n'a pas vraiment de lien direct avec la chanson. C'est juste qu'à cette époque je pensais aux îles Galapagos et que j'ai établi cette analogie entre nous et ces îles perdues au milieu de nulle part qui abritent des espèces animales et végétales uniques au monde… J'ai essayé de mettre ça en relation avec ma musique et le fait que nous voulions faire en sorte d'être toujours originaux, uniques, intouchables et purs. C'est plutôt ça l'analogie qu'il faut voir derrière le nom Galapagos 4.



HHC: Tu as souvent posé des productions sur tes albums. Cependant, on dirait que tu tends à t'éloigner de ces activités ces temps-ci. Est-ce parce que tu préfères travailler avec des producteurs "à plein temps"?



O: Et bien, en fait, j'ai fait quelques beats ces derniers temps et je compte mettre quelques titres que j'ai produits sur mon nouvel album. Mais comme je te l'ai dit un peu plus tôt, je prends vraiment du plaisir à travailler avec différents producteurs et à écouter ce que tout le monde a à me proposer. Une autre raison pour laquelle je produis assez peu, c'est que je n'ai pas mon propre matos. Je veux dire, je n'ai que quelques machines vieillottes et un peu nases que j'utilise depuis des années… D'autre part, il faut vraiment que je sois inspiré pour me mettre à faire un beat. Beaucoup de mes amis font des sons vraiment cool donc c'est difficile de ne pas avoir envie de bosser avec eux, si tu vois ce que je veux dire. J'aime bien faire des sons, et peut-être que les choses seraient différentes si j'avais du nouveau matos et mon propre petit studio, mais j'aime bien travailler avec des personnes différentes. En plus, c'est cool parce que je travaille surtout avec mes amis et que c'est un bon moyen de rester en contact et de parler de musique avec eux. C'est un bon moyen et une façon productive de travailler ensemble pour atteindre un but commun. Mais ça m'intéresse de bosser avec d'autres producteurs. Tant que les beats sont bons et que les sons provoquent quelque chose en moi, ça me branche.



HHC: Tu as participé au projet inattendu du Butchershop Quartet. Pourrais-tu nous en parler un peu?



O: Je ne sais pas grand chose à propos de ce projet en fait. C'est sorti sur un sous-label de Galapagos 4 qui s'appelle Alabaster, dont DJ White Lightning s'occupe. C'est la première sortie du label et je ne voudrais pas dire n'importe quoi à son propos. En ce qui me concerne, c'est juste qu'il y avait cet album qui se faisait; DJ White Lightning m'a demandé de rapper dessus; je l'ai fait et voilà! Je sais que l'album a eu quelques bonnes chroniques. C'est un double album avec un disque du Butchershop Quartet et l'autre contenant de remixes basés sur les morceaux du Butchershop Quartet. Mestizo et moi, on est sur le second disque et on rappe sur ces beats mixés que Meaty Ogre, Maker et White Lightning ont fait. C'est une bonne idée. Mais à part ce qu'on a fait sur ce projet et ce que je viens de te dire, je dois avouer que je ne sais pas grand chose sur cet album. Tout s'est passé très rapidement. On devait partir en tournée et Dwight devait finir ce projet donc je n'ai pas trop eu le temps de me renseigner… Du coup, c'est une de ces chansons que j'ai écrites en un seul jour.



HHC: Peux-tu nous dire quelques mots de ton affiliation avec les Nacrobats?



O: Bien entendu. Nacrobats est un collectif qui a vu le jour au début des années 90 à Chicago. C'est l'un des plus gros crews de emcees de toute la ville. Ca a commencé aux alentours de 1993 mais je n'ai rejoint les Nacrobats que vers 1997 ou 1998, à l'époque où j'enregistrais des petites cassettes démo. Je venais juste de sortir ma première tape sous le nom d'Offwhyte, avec une pochette en noir et blanc. Il y avait 7 titres dessus et j'en avais fait moi-même une centaine de copies chez moi. Je les ai vendues à quelques gars ou je les ai donné pour me faire des contacts. Et certains membres des Nacrobats en ont entendu parler. Le leader des Nacrobats est Pugslee Atomz, un emcee vraiment légendaire dans le milieu des battles. Ca a toujours un gars avec qui il fait bon traîner et, si Pugslee trouvait ta musique intéressante, il te mettait en confiance. C'est vraiment un gars abordable et il peut t'emmener dans toutes les fêtes qui valent le détour. Il était là, debout à côté de moi, lors de mes premiers ciphers, à me mettre à l'aise en me disant: "lance-toi, c'est cool, tout va bien se passer". A Chicago, tout le monde rime et c'était déjà comme ça dans les nineties, donc lorsque tu débarques dans un cipher au coin de la rue, le niveau est élevé. Un de mes tous premiers ciphers, c'était d'ailleurs avec Pugslee et son groupe Stoney Island (qui a été un des premiers groupes de rap de Chicago à sortir des disques, etc). Je suis vraiment reconnaissant d'être affilié aux Nacrobats et d'avoir pu me former dans un environnement de ce genre, parce que c'est un facteur très important dans le développement du emceeing. Les Nacrobats m'ont beaucoup aidé de ce point de vue là parce que c'est comme ça qu'ils travaillaient et qu'ils s'entraînaient. Ils se réunissaient une fois par semaine dans le centre-ville et ils se mettaient à rimer comme ça, sur un coin de trottoir. Qwel était aussi plus ou moins membre des Nacrobats. Il les a rencontré à une autre époque mais il a été accepté dans le crew et il était présent dans les ciphers aux côtés de Pugslee, Prime, Iomos, J.U.I.C.E. et tous ces emcees légendaires… Tout le monde aimait les ciphers. C'était vraiment très intense et chaud. C'est quelque chose d'irremplaçable: essayer de sortir des rimes vraiment dope pour que faire fonctionner l'émulation et garder l'intensité intacte. C'est un feeling qu'on essaie toujours de reproduire dans nos raps.



HHC: En parlant des Nacrobats, l'an dernier, tu as participé à leur album "All Ways". Que penses-tu du fait que cet album a été largement ignoré par la presse et le public?



O: Ce n'est pas ma faute! (rires) J'ai participé à quelques titres du projet mais c'était le deal des Nacrobats. Birthwrite Records, le label qui a sorti le CD, est composé de gars vraiment sympa et dont je respecte le travail, mais je pense qu'ils doivent apprendre à mener leur barque un peu plus intelligemment et à connaître un peu mieux les ficelles du métier pour être capable de faire un peu plus de bruit autour de leurs sorties. Je pense que c'est une des raisons pour lesquelles ce CD n'a pas été mis en bacs aussi largement qu'il aurait dû l'être… D'autre part, à l'époque où le disque est sorti, il y avait pas mal de frictions au sein des Nacrobats. Je ne connais pas vraiment les détails de cette histoire mais je sais que ça n'a pas aidé. L'an dernier, ils sont partis faire une tournée en Californie. Ca s'est plutôt bien passé mais, lorsqu'ils sont revenus à Chicago, ils disaient qu'ils se séparaient… Je ne sais même pas si c'est le cas ou non… Mais bon, disons qu'il y a pas mal de facteurs qui ont contribué au fait que cet album est passé inaperçu. Cependant, je dois dire que je suis très fier de mon travail sur "All Ways" et qu'il y a quelques autres trucs vraiment bien sur cet album.



HHC: Tu fais beaucoup de concerts avec Galapagos 4. Quelle importance revêtent les concerts pour toi, comparativement à ton travail en studio?



O: C'est très important! Je pense que c'est la meilleure façon de gagner de nouveaux fans. Galapagos 4 est encore un label underground et nous n'avons pas les moyens d'investir de gros budgets pour la sortie de nos disques, d'imprimer un million de posters, de se payer des passages en radio, le Billboard, etc… Du coup, le meilleur moyen de se faire des fans, c'est d'aller dans toutes les villes et de faire des concerts. Je pense qu'on a vraiment eu de la chance de pouvoir faire autant de concerts ces derniers temps. Cette année et l'année dernière, c'est comme si je faisais des allers-retours constants, genre un mois à la maison puis un mois en tournée puis retour à Chicago puis à nouveau une tournée… C'est bien, parce que ça te donne l'occasion d'être directement en face des gens, sans filet, de montrer ce que tu sais faire comme on dit. C'est la façon la plus honnête de gagner de nouveaux fans et, en même temps, c'est sympa de faire des shows. En plus, c'est une bonne façon d'aller à la rencontre des fans qui écoutent ta musique. C'est pour ça qu'on essaie toujours de faire le concert le plus mortel possible. C'est notre quatrième concert d'affilée ce soir et je crois qu'on n'aura qu'un seul jour de repos ces 2 prochaines semaines… mais c'est cool parce que c'est ce qu'on se doit de faire. C'est difficile pour le corps et les nerfs, tu sais, tu as très peu de temps pour te reposer. Mais plus tu avances dans la tournée, plus tu crois en toi et plus tu rappes avec assurance. C'est un bon équilibre entre stress et détermination en quelque sorte. D'autre part, ça donne un objectif commun au groupe. Ca évite qu'on se disperse. Nous sommes tous potes mais on en arrive tous à se disputer au cours d'une tournée. Mais lorsque l'heure vient de monter sur scène, on canalise plus facilement notre énergie dans le show. On fait toujours en sorte d'être là pour les balances, pour vérifier que nos micros fonctionnent bien, pour parler à l'ingénieur du son… Et puis, on répète toujours avant de partir en tournée. On réfléchit toujours à des routines et à comment le show va se dérouler. On prend ça très au sérieux et avec un peu de chance on pourra tenter de nouveaux trucs dans le futur… Il y a pas mal de choses que j'aimerai incorporer dans nos concerts, des effets et des jeux de lumière par exemple, mais ce n'est pas évident à mettre en place quand tu pars en tournée en train avec uniquement quelques valises. On reste un label underground mais je pense qu'on fait le maximum avec nos moyens. La dernière fois qu'on est venus ici en tant que crew, Qwel, Meaty Ogre et DJ White Lightning ont d'ailleurs fait un show avec des instruments live et ça s'est très bien déroulé. On n'a pas fait ça cette fois-ci parce que le tournée est trop grosse et un peu trop speed pour qu'on mette ça en place mais on a toujours essayé de vraiment travailler nos concerts pour qu'ils soient le plus réussi possible.



HHC: Je sais que cette tournée européenne commence juste mais comment ça se passe pour le moment?



O: C'est vraiment dur, mec! Pour commencer, on est arrivé à Londres dans des aéroports différents. On était 9 au départ et on a été séparé direct. Après nous être retrouvés dans Londres, on a immédiatement repris l'avion pour Amsterdam. C'était juste le début! On a passé 4 jours à Amsterdam, à se la couler douce, etc (rires). Puis on a démarré la tournée à Vlissingen, une petite ville de la côte hollandaise, avant de partir pour Prague le jour suivant; ce qui représente 14 heures de train. Ensuite, on est allé à Genève en Suisse, soit à nouveau 14 ou 15 heures de train… Ca a vraiment été très fatigant. J'ai de la chance d'avoir voyagé en 1ère classe. Il n'y avait que 3 tickets de 1ère pour l'ensemble du groupe et j'en avais un, parce que je viens d'avoir 26 ans et que du coup je ne peux pas prendre de carte jeune. Je suis vraiment content d'avoir voyagé en première parce que la plupart des trains étaient quasiment complets et que du coup Meaty et Qwel se sont souvent fait virer de leur place. Cet aspect de la tournée a été très difficile. Mais sinon les shows se sont vraiment bien passés. On n'en est même pas à la moitié, ce n'est que le 5ème ou 6 ème show et on est en plein milieu d'une longue série de concerts mais on se sent vraiment bien. C'est la première fois qu'on est vraiment tous ensemble ici et qu'on a l'opportunité de représenter Galapagos 4 en tant que collectif… C'est un peu la folie, c'est difficile mais, en même temps, c'est très gratifiant.



HHC: Cette tournée européenne s'appelle "The War on War Tour" et je sais que tu étais membre du mouvement 'Not In Our Name' il y a quelques mois. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton engagement politique et sur ce que t'inspires ce qui se trame en Irak?



O: Toutes ces conneries du président Bush durent depuis vraiment trop longtemps. Aux Etats-Unis, ça a toujours été une sorte de mauvaise blague qui dure maintenant depuis l'an 2000 et toute la controverse qui a entouré l'élection présidentielle. Toute cette mascarade a duré des mois et il y a eu tous ces problèmes sur le décompte des votes qui n'ont jamais vraiment été clarifiés. Tout à coup, Bush était président! Dès le départ, ça sentait la magouille. Depuis, personne aux Etats-Unis, ou en tout cas personne dans mon entourage, les jeunes, personne ne prend vraiment ça au sérieux. Dans les médias, tu vois Bush dire qu'il prend le contrôle pour installer un nouveau gouvernement en Irak mais c'est des conneries. Je ne sais même pas ce qu'il se passe en Irak mais je sais que c'est un sacré merdier. On a les pieds en plein de dedans et les répercussions vont durer pendant au moins 20 ou 30 ans… C'est vraiment un sale merdier. On sait tous que cette guerre est une connerie et que ce n'est qu'une vendetta personnelle de Bush. Mais rien que le fait que Bush soit au pouvoir est déjà une connerie. Je suis inscrit sur les listes électorales et une bonne partie de mes potes le sont et on va clairement voter contre lui (ndlr: cette interview a eu lieu en juin, bien avant les élections présidentielles dont on connaît l'issue). On a déjà voté contre lui en 2000 mais ça n'a pas vraiment eu d'effet… C'est vraiment étrange de vivre aux Etats-Unis ces temps-ci parce que, depuis l'élection et le 11 Septembre, personne ne fait vraiment confiance aux médias. Les gens regardent les infos différemment désormais. J'ai toujours été un peu méfiant mais ça s'est amplifié ces dernières années. Tu essaies de prendre du recul sur ce qui t'es dit et d'essayer de comprendre ce qui se trame vraiment mais, quand tu vas aux Etats-Unis et que tu regardes les infos, ça ne parle que de la guerre et du niveau d'alerte terroriste. Tu sais, ils ont mis en place cette échelle du couleur, qui peut être rouge, orange ou jaune. J'ai fait une tournée en Europe en janvier et au moment où mon avion allait décoller ils ont passé le niveau d'alerte au rouge. Du coup, ma mère m'a appelé juste avant que j'embarque, très inquiète, pour me dire: "Mais qu'est-ce que tu fais!? Tu ne peux pas y aller, ils viennent juste de passer au rouge!". Mais tout ça, c'est des conneries. Ils se contentent de te dire aux infos que le niveau d'alerte a augmenté mais ils ne t'expliquent pas pourquoi ils font ça! Ca n'a même pas de sens. Lorsque tu regardes les infos, tu es en droit de penser que c'est une source à laquelle tu devrais pouvoir te fier: des informations, des faits… C'est censé être les infos! Mais c'est devenu un vrai cirque, mec. Rien n'est sérieux. Ce n'est qu'un ramassis de conneries destiné à te faire peur. Ca n'a fait que progresser dans cette direction depuis que Bush est en place…



HHC: Je crois savoir que tu apprends le français. Tu es même passé nous dire bonjour via notre forum voici quelques semaines. Qu'est-ce qui t'a donné envie d'apprendre notre langue?



O: C'est juste que je savais qu'on allait venir en France! On a beaucoup de concerts ici; on en a déjà fait 3 et il nous en reste encore 7. Je savais qu'on allait voyager à travers toutes ces villes mais je ne sais pas vraiment parler le français… "je ne parle pas" (ndlr: en français dans le texte). J'en ai appris assez pour pouvoir me débrouiller ici et c'est vrai que ça aide beaucoup quand on cherche quelque chose, qu'on est perdu, etc… On s'est bien amusé à essayer de parler aux gens dans un français approximatif. A chaque fois que tu apprends une langue étrangère, c'est très difficile mais "avec exercices, c'est facile" (ndlr: en français une fois de plus).



HHC: Tu es plus ou moins le webmaster du site internet de Galapagos 4; tu traînes pas mal sur les forums et je sais que tu as aussi un diplôme en informatique. Que penses-tu d'internet en tant que moyen de promotion pour ta musique?



O: C'est un moyen très raisonnable et fiable de faire connaître ta musique, de l'exposer, de la vendre et de faire en sorte que des gens l'écoutent. Je pense que le partage de fichiers et le gravage sont aussi de bons moyens de promouvoir notre musique. De notre point de vue, c'est un peu une nouvelle forme de radio. Bien entendu, ça ne nous fait pas plaisir quand des gars bootleggent nos projets mais on ne peut rien y faire. Donc tant que ça existera, on sera quand même content de voir que des gens écoutent nos trucs. Je suis vraiment branché internet. C'est ce que je fais à mon travail. Je travaille pour un club de world music qui s'appelle The Outhouse et je m'occupe entre autres de leur site web. Je fais tout le temps des recherches sur les artistes Galapagos 4 pour voir ce qui se dit et pour voir quels titres sont dispo en mp3's. J'en trouve toujours donc, quelque part, c'est un bon point. Pour nous, tout pourrait s'arrêter du jour au lendemain donc on doit travailler vraiment dur et c'est ce qu'on fait quand on part en tournée ou qu'on enregistre des disques. Internet est une source d'informations très fiable et un bon outil pour nous mais ce n'est pas pour autant notre outil de promotion principal. Comme je te l'ai dit plus tôt, là où on se fait le plus de fans, c'est en allant dans les villes nous-mêmes pour faire des concerts, poser nos disques dans un magasin ou deux et essayer de vendre quelques disques là-bas. C'est un processus vraiment exténuant mais c'est aussi très gratifiant donc on y trouve notre compte…



HHC: A part ça et pour conclure, peux-tu nous résumer un peu tous les projets que tu as sur le grill en ce moment?



O: Comme je te l'ai dit tout à l'heure, il y a ce disque 'Crossing The Potomac' qui vient de sortir sur Ish Records, un label de Zurich. C'est un très bon disque et je suis très fier de ce que j'ai fait là-dessus. Sinon, je travaille sur mon nouvel album qui s'appellera "Mainstay". Je suis en plein dedans en ce moment. Comme j'ai rarement été à Chicago ces derniers temps, je n'ai pas encore eu le temps de vraiment me concentrer dessus mais j'ai déjà pensé à tout dans ma tête. La raison pour laquelle je vais l'appeler "Mainstay" (ndlr: pilier, soutien), c'est parce qu'il sera basé sur le concept de la maison, du pays. C'est un mot qui a plusieurs sens. Ca peut désigner la poutre qui supporte la grand voile sur un bateau. Mais ça peut aussi désigner l'environnement qui t'entoure chez toi. J'essaie de refléter ces 2 concepts dans l'album. Je voudrais que ce soit quelque chose que tu puisses écouter chez toi dans ton living room pendant que tu te relaxes. Mais je parle aussi de chez moi, Chicago, l'Amérique, les choses auxquelles je me rattache en tant qu'américain… Avec un peu de chance, je serai en mesure de toucher le public que je vise… En ce qui concerne mes projets, voilà, c'est à peu près tout.



Interview de Cobalt
Juin 2004

PS: Merci à MelloW et Mathieu de Mektoub Communication.

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