Mestizo

Métissé, Mestizo l'est à plus d'un titre. De par ses origines, ses influences, les multiples états américains dans lesquelles il a vécu… De ces rencontres et de ces mélanges est né "LifeLikeMovie", un premier album pour le compte de Galapagos4 qui commence à faire de plus en plus parler de lui. Sans être forcément l'album le plus abouti sorti sur G4 cette année (rendons ce titre comme il se doit au "The Harvest" de Qwel & Maker), "LifeLikeMovie" nous fait découvrir un artiste multi-facettes au futur prometteur et au flow reconnaissable. A l'occasion de la venue de toute la clique chicagoanne dans les contrées françaises pour une tournée estivale qui nous aura laissé un paquet de bons souvenirs, nous avons logiquement jeté notre dévolu sur Mestizo, la nouvelle tête d'affiche de G4. A quelques heures d'une prestation remarquée sur la scène du Ninkasi Kao de Lyon, entretien à la terrasse d'un bar avec un emcee nomade et ouvert d'esprit… English version



Hip-Hop Core: Sur le site de Galapagos 4, j'ai lu que tu as vécu à Senoma County en Californie pendant pas mal de temps. Je crois que tu es aussi passé par l'Arizona et la région de San Francisco… Comment t'es-tu retrouvé sur un label de Chicago?



Mestizo: Tu sais, je suis de la South Bay californienne à la base. Je suis né à San Jose et j'ai été élevé dans l'East Bay… J'ai habité dans pas mal d'endroits dans toute cette région. Je déménageais souvent. Je n'aime pas rester au même endroit pendant longtemps. J'aime bien voyager. Dans ma jeunesse, j'ai habité dans le Wisconsin puis j'ai été à Phoenix, Las Vegas et bien entendu à Chicago. J'étais à Phoenix quand j'ai entendu la musique d'Offwhyte pour la première fois. Je suis moitié Philippin, moitié Sicilien donc j'étais à la recherche d'autres emcees d'origine philippine. Quand j'ai écouté ses titres, je me suis dit: "Putain, ce gars a du talent". C'était à l'époque où aucun de nous n'était vraiment connu. Alors j'ai décidé de tout faire pour le faire venir en concert dans la région. Je l'ai appelé et il est venu avec Meaty Ogre. Meaty et moi, on s'est tout de suite super bien entendu. Du coup, ils ont fait venir Qwel et on a bien accroché aussi. Ensuite, j'ai traversé une période difficile et j'ai déménagé à Vegas. Mais je détestais la vie là-bas. Meaty m'a dit: "Viens à Chicago, mec". Il m'a dégoté un appartement que j'ai partagé avec lui, mon pote Dahoud et mon homie Robust. Je ne pensais même pas faire de la musique avec eux en fait. Mais, un jour, ils ont entendu mes sons; ils ont apprécié et ils m'ont proposé de faire un album avec eux... Maintenant, je suis de retour en Californie. La Californie et ma famille me manquaient. Mais Chicago est un peu ma deuxième maison.



HHC: Qu'est-ce qui te plait tant dans le fait de voyager?



M: Voyager, c'est une expérience. J'ai l'impression d'apprendre beaucoup plus de choses quand je voyage. Tu rencontres de nouvelles personnes; tu découvres de nouveaux modes de vie. Même aux Etats-Unis, d'un état à un autre, la culture et la vie sont totalement différentes. J'apprends beaucoup de choses. Je grandis en tant que personne et dans ma tête.



HHC: Comme tu l'as dit, tu partages avec Offwhyte des origines philippines. Quelle est l'influence de ces racines métissées sur la façon dont tu vis et envisages ta musique au quotidien?



M: En quelque sorte, j'ai dû aller à la recherche de ma propre histoire. L'histoire philippine de ma famille est en train de disparaître. Ma grand-mère est morte et elle était la racine de tout. Beaucoup des membres de ma famille sont venus en Amérique depuis les Philippines et ils ont été traité comme de la merde. Ils ont dû agir comme des Blancs et se fondre dans le mode de vie américain. Ils ont mis de côté leur propre culture pour adopter l'American Way of Life. Moi et mon père, nous sommes les derniers témoins de ça… Mais, en fait, c'est principalement la nourriture que je garde en héritage. Par contre, je n'ai pas grandi avec ma famille sicilienne. Ils vivent tous à New York. Mais, des deux côtés de ma famille, ce sont des gens vraiment forts et courageux. Dans mon écriture, je me dois donc d'être fort.



HHC: Peux-tu nous dire quelques mots à propos de tes débuts en tant que rappeur? Je crois savoir que même si "LifeLikeMovie" n'est que ton premier album tu as déjà fait beaucoup de concerts et que tu enregistres des titres depuis plus de 6 ans…



M: Ouais, ça fait un bout de temps que je fais ça, que je suis dans l'underground. Je n'avais jamais franchi le pas avant parce que je n'avais pas vraiment trouvé les bonnes personnes avec qui travailler. C'est pour ça que je considére ma rencontre avec les mecs de Galapagos 4 comme un signe du destin. Ca devait arriver. Mais, au collège, avec mes potes d'Oakland, on était déjà dans le rap et le freestyle. On avait style 12 ans et on faisait plein de freestyles. Je n'ai pas écrit une rime avant d'avoir 15 ou 16 ans. A partir du moment où j'ai pris le stylo, j'ai commencé à m'y mettre sérieusement. Mais du coup, je fais des concerts depuis l'époque de l'école. J'étais toujours à la recherche de plans où je pouvais prendre le micro. Le hip-hop était le truc dans lequel je me retrouvais le plus. Ca m'a permis d'éviter de faire des conneries. Je n'étais pas vraiment surveillé par ma famille étant jeune. J'étais seul la plupart du temps. Ma mère bossait tout le temps; ma sœur avait 7 ans de plus que moi et était toujours à faire ses trucs; mon père n'était pas vraiment là… Tout ce que j'avais, c'était la musique. Donc je faisais de la musique constamment. Je fumais de l'herbe, je vivais ma petite vie, tu vois… Vers 15 ans, j'ai commencé à m'intéresser à la drum & bass et c'est à ce moment là que j'ai vraiment commencé à faire des concerts sérieusement, dans des raves énormes avec 5 à 10 000 personnes. J'y ai appris à travailler un public avec mon énergie et mes émotions, avec le ton de ma voix, mes mots, la vitesse de mon flow, son impact… C'est cet apprentissage qui m'a amené là où je suis. Je continue à évoluer en tant qu'artiste et dans mon écriture mais je suis plus dans une phase de maturation maintenant. Ce premier album contient des textes que j'ai réunis depuis 1996 jusqu'à aujourd'hui. Par exemple, 'Eyes See Through You', j'ai écrit ça en 97, quand j'avais 17 ans et quelques.



HHC: Tu es l'une des plus récentes recrues de l'écurie Galapagos 4… Comment s'est présentée l'opportunité de sortir le 10" 'Baby Steps'?



M: En gros, je leur ai juste dit que c'est ce que je voulais faire, lorsqu'ils m'ont proposé de bosser avec moi. Je veux toujours faire des choses qui soient différentes. Ils n'avaient jamais sorti de 10" alors je leur ai dit que je voudrais bien en faire un. 'Baby Steps', 'When The Camera's Off' et 'Brainphone' qui sont sur ce disque étaient les 3 seules chansons que j'avais complétement terminées à l'époque. J'avais enregistré avec DJ White Lightning et tout le monde aimait les morceaux donc on s'est lancé.



HHC: Tu as travaillé avec une multitude producteurs sur "LifeLikeMovie": Meaty Ogre, Jackson Jones, DJ White Lightning, Maker, Om, Kip Killigain… Pourquoi as-tu choisi de piocher des sons chez plein de beatmakers?



M: Cet album parle de ma vie. Tous ces gars sont mes frères. Ils sont impliqués dans tout ce que je fais et font partie de ma famille… Ca me semblait donc logique de tous les réunir sur mon album. Kip Killigain et moi, par exemple, on fait de la musique ensemble depuis que j'ai 17 ans. C'est un des producteurs de jungle les plus mortels du monde et il produit aussi du hip-hop. Om est un pote; c'est un collectionneur de disques maladif. Il a appris plein de trucs de crate-digging à Meaty Ogre et ses beats défoncent, donc j'ai voulu le faire participer. Mike Gao est un de nos nouveaux producteurs. C'est le futur. On l'a rencontré à Los Angeles à un moment où des tourneurs à la con essayaient de nous baiser. Ces gars essayaient de le prendre sous leur aile mais il était trop bon alors on l'a intégré à Galapagos 4. J'aime bien faire participer des nouveaux à notre aventure.



HHC: Sur l'album, il y a pas mal de passages instrumentaux. Tu voulais ménager des respirations?



M: Je pense que, grâce à eux, l'album devient plus une aventure, une histoire, au lieu de n'être qu'une simple succession de morceaux rappés. Ca permet de faire des pauses tout en donnant à l'album un aspect de collage musical. Je voulais faire en sorte que l'on puisse écouter l'album d'une seule traite. La tension monte peu à peu, culmine, redescend doucement et le LP te laisse là où tu souhaites être. Dès le départ, j'avais une idée assez claire de cette structure. La façon dont mes potes du Rough Sound Crew mixent la jungle m'a inspiré. Leurs mixes racontent une histoire. C'est une apogée d'émotions. Tout commence dans un frisson, ça monte en puissance, ça commence à s'exciter et puis ça te tombe sur la gueule d'un seul coup et après ça se calme un peu et ça finit en te laissant dans un état de bien-être total… Ca joue avec tes émotions.



HHC: En parlant de ça, est-ce que tu comptes travailler sur des projets jungle dans le futur?



M: Carrément! C'est mon second amour. J'ai fait un paquet de mixes jungle live. Je n'aime pas vraiment la drum & bass de base. J'aime les trucs vraiment complexes où le rythme change à chaque mesure. C'est vraiment bien pensé. Donnez-moi un peu de temps avec Kip Killigain et je bosserai sûrement sur quelque chose de ce style.



HHC: Sachant que tu avais déjà pas mal de textes et de morceaux en stock, comment as-tu abordé ce premier album?



M: Je voulais simplement partager certaines choses avec les auditeurs. Une grande partie des chansons sont inspirées par mon vécu ou par les expériences qu'ont vécues certains personnes. Par exemple, 'Baby Steps' parle des événements de Columbine. Dans le premier couplet, c'est le gros dur de l'école qui essaie toujours de se la raconter, qui tape sur les gosses qui sont tous seuls dans un coin, sur les nerds. Le second couplet, je me concentre justement sur l'intello, le soi-disant nerd qui vit en hermite, sur sa réaction au harcélement constant dont il est la cible. Il garde tout en lui et puis un jour tout explose et il te bute. Je mets en perspective la cause et son effet. D'un autre côté, 'Glass Box' parle de moi et de mon job dans un cinéma situé dans un des quartiers les plus riches de Chicago, un cinéma comme celui qu'on voit sur l'album. Là-bas, j'étais traité comme un chien. Cet album parle de la vie de tous les jours en Amérique, tout en dévoilant beaucoup de choses sur ma personnalité. A mes yeux, la meilleure musique est honnête. Je pense que les gens peuvent retenir les leçons des expériences que je partage avec eux. A ce qu'on m'a dit, ce n'est pas très cool d'être un mec bien ces temps-ci… Alors je voulais montrer que les hommes ont aussi des émotions et ne pensent pas qu'aux flingues, à la baston, aux sports et à tous ces trucs. Je voulais juste être honnête.



HHC: Tu as vécu en Californie pendant un bon moment. Comment se fait-il que tu ne travailles pas plus avec des artistes californiens?



M: J'aimerais bien mais c'est juste que pas mal des artistes californiens sont très occupés. Awol One est un de mes potes. Je veux vraiment bosser avec les Shapeshifters. Mais, en fait, à part eux et mon crew, je ne suis pas tellement intéressé par le hip-hop actuel. Ca manque de feeling et de sens. C'est pour ça que je travaille avec mon équipe; parce qu'ils sont ceux que je préfère et que je sais qu'ils ne me racontent pas des conneries. Je ne pourrais pas travailler avec quelqu'un que je ne connais pas. La musique est un truc vachement personnel pour moi.



HHC: Tu as un flow très fluide et des structures de rimes plutôt complexes… Dans quelle mesure as-tu été influencé par les expériences flowistiques de Project Blowed et de la scène west coast underground?



M: Avant, j'écoutais beaucoup Freestyle Fellowship, à l'époque où c'est sorti. Mais je ne pense pas que ça ait eu une grosse influence sur moi. J'ai toujours voulu être différent. Si je devais citer quelqu'un dans cette scène, je dirais que les Shapeshifters sont ceux qui m'ont le plus inspiré… mais je ne dirai pas qu'ils m'ont influencé. J'ai le sentiment que le gangsta rap m'a plus marqué que l'underground en fait. E-40 était un putain d'expert en flows, Too Short, Dre Dog et tous ces mecs de la Bay Area m'ont plus influencé que n'importe qui d'autre. En ce qui concerne mon écriture, la philosophie et la sagesse qui vient avec les années m'ont plus influencé que la musique…



HHC: Comment définirais-tu "LifeLikeMovie"?



M: Wow. C'est dur… Je dirai qu'il est honnête, imparfait mais parfait… La chose la plus humaine que je pouvais sortir. D'autre part, c'est comme un show… Il y a pas mal de sujets politiques que j'essaie d'évoquer. Les messages sont codés bien entendu, parce que c'est comme ça que j'écris et que c'est là que je laisse s'exprimer mon côté artistique. Il faut écouter mes textes puis les disséquer. J'essaie de peindre un tableau avec mes mots. La meilleure définition, c'est "LifeLikeMovie", mec. C'est exactement ce que je veux dire, parce que la vie est comme un film à mes yeux.



HHC: Mais derrière le titre et l'artwork de "LifeLikeMovie", il y a aussi le fait que tu travaillais dans un cinéma, comme on le disait tout à l'heure…



M: Ouais, j'ai essayé de jouer un peu avec ça. Pour en revenir à ce que je disais, le train-train quotidien des gens, c'est: se lever, aller au taf, revenir à la maison, manger, se poser avec leur femme en matant la télé, dormir et idem le lendemain… C'est un cycle répétitif.



HHC: J'imagine que tu dois être un adepte de cinéma?



M: Ouais. Je n'aime pas la télé mais j'adore les films. Je pense que les films sont importants dans la vie. D'un point de vue artistique mais aussi parce qu'ils reflètent une grande partie de la vie.



HHC: Je crois savoir que "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" est un de tes films préférés. Qu'est-ce qui te plait tant dans ce film?



M: Je suis tombé amoureux d'Amélie, mec. Elle a connu beaucoup de moments difficiles pendant son enfance mais les petits détails de la vie suffisaient à la rendre heureuse. C'est une femme vraiment heureuse et, pour moi, elle est l'image de ce qu'une femme devrait être: indépendante, heureuse, forte mais néanmoins à la recherche d'une certaine forme de paix. Et en tant qu'être humain, les gens peuvent suivre son exemple. Amélie est dope, mec.



HHC: Qu'est-ce que ça te fait de venir à Paris, la ville d'Amélie, et plus largement en Europe?



M: Je kiffe. Les gens ici sont vraiment cool. J'avais besoin de faire mes valises un moment, de partir des USA, parce que là-bas tout le monde fait la gueule et semble avoir oublié de vivre sa vie. Les gens vivent uniquement pour l'argent là-bas. Ici, j'ai l'impression que les gens vivent pour vivre leur vie. La nourriture est meilleure. Les conversations que j'ai avec les gens sont plus intéressantes. Les femmes sont belles. Je kiffe vraiment. Je suis encore dans une phase d'adaptation parce que j'ai certaines habitudes tenaces et que l'Amérique est différente mais j'aime vraiment. Je comprends pourquoi Buck 65 vit dans le coin. L'Europe est définitivement un coin sympa.



HHC: Tu as fait un paquet de concerts dans ta carrière… Ca te fait quoi d'être en tournée?



M: C'est dope. J'aimerai pouvoir être tout le temps en tournée. Ca m'occupe. Mais en même temps j'ai parfois besoin de prendre un break. C'est dur d'être tout le temps à faire des interviews, de se réveiller tôt dans un endroit pour partir directement vers une autre destination, d'être avec 12 gars qui font tous leurs trucs, d'être constamment plongé dans un univers rap… Mais j'aime les tournées, voir de nouveaux endroits. C'est comme un rêve. Je n'aurai jamais pensé sortir de ma chambre avec mon rap.



HHC: Tu dois bosser sur quelques morceaux pendant cette tournée. Quels sont tes projets?



M: J'en ai plein. Dwight Lightning m'a donné quelques beats et je suis en train de travailler sur un truc avec lui. Ca va être assez expérimental, vraiment différent. Je pense que ça prendra la forme d'une bande originale pour un DVD qu'on va aussi faire, un film muet. Tous les morceaux colleront à des séquences du film. Je travaille aussi sur des projets avec Mike Gao, Om, Kip Killigain… Maker et moi allons probablement faire un truc. Sinon, Dallas Jackson vient de déménager à Oakland donc on va commencer à travailler un peu sur quelque chose.



HHC: Tu te montres très critique à l'encontre de l'Amérique dans son ensemble sur "LifeLikeMovie". A ton avis dans quel état sont les Etats-Unis en 2004?



M: Je pense que l'Amérique est clairement en état d'urgence. On est en train de creuser notre propre tombe. Notre président, dont je ne soutiens pas les opinions pourries, nous emmène tout droit vers Armageddon. Il a commencé cette guerre et il a mis tout le monde de son côté parce qu'il utilise la religion en disant "Dieu nous dit de faire ça" et que tout ce qu'il montre dans les médias ce sont des Américains faisant le bien en Irak, alors qu'on sait pertinemment que ce qu'on fait est mal. Il y a des innoncents qui meurent là-bas et certains de nos soldats en viennent même à se suicider. Ils savent que ce qu'ils font n'est pas bien. La conséquence directe de tout ça, c'est qu'on se fait chaque minute de nouveaux ennemis dans d'autres pays. Il est clair qu'on n'a pas respecté la France dans les débats qu'on a pu avoir. Du coup, la France et l'Espagne ne nous soutiennent plus et, pire que ça, on harcéle tous ceux qui ne nous soutiennent pas! Toute cette merde n'est qu'une question d'argent et de pouvoir, c'est tout ce que cette guerre est. Les familles Ben Laden et Bush font des affaires depuis les années 70. La guerre est un bon moyen de se faire du fric… Je suis désolé, je m'écarte un peu de la question… Mais le résultat, c'est que les gosses américains n'ont pas la moindre idée de ce qui se trame. Beaucoup de gens commencent à se réveiller mais ils manipulent l'esprit des jeunes avec des trucs comme la musique mainstream, pour que les gosses pensent plus aux fringues, à être stylé, à aller en boîte ou à faire la fête au lieu d'essayer de comprendre ce qui se passe dans le monde en ce moment. Tout se barre en couille, mec. C'est pour ça que Qwel, Rift Napalm, Robust, Offwhyte et moi parlons de ces choses-là… Parce que le futur est entre nos mains et que nous sommes les vrais leaders de ce putain de pays.



HHC: D'ailleurs, sur l'album, tu dis: "I will never be a victim of brain manipulation". Est-ce qu'on peut dire que l'un de tes buts c'est donc d'aider les gens à voir à travers les mensonges?



M: Ouais, je veux éveiller autant de personnes que possible. Les gens ont déjà ça dans leur tête, dans leur subconscient. Il faut juste le faire sortir. C'est comme prendre de l'acide pour la première fois. Tu vois les choses totalement différement. Tout ce que j'essaie de faire, c'est d'accélerer le processus, parce que je crois vraiment que les être humains mais aussi la Terre n'ont plus beaucoup de temps. Je pense que la Terre ne peut plus attendre très longtemps. Nous devrons bientôt nous purifier. Je crois que 2012 sera l'année cruciale. C'est prouvé scientifiquement et c'est aussi dans les calendriers des Mayas… En 2012, il y aura un changement. On arrive à la fin d'un cycle et un nouveau commencement s'annonce. Donc c'est super si on peut faire en sorte qu'un maximum de personnes nous aide à partir sur de nouvelles bases. J'espère qu'on pourra changer le cours des choses. Je ne veux pas avoir à vivre uniquement pour l'argent, avoir à me tuer 8 heures par jour juste pour gagner de l'argent et vivre ma vie, avoir à faire des choses vides de sens que je ne veux pas faire. Je veux aider les gens à vivre dans le bonheur et à faire ce qu'ils veulent. Je suis convaincu que le monde serait bien meilleur si les gens étaient plus heureux et faisaient ce qu'ils aiment.



HHC: Un dernier mot en guise de conclusion?



M: Je veux juste que les Français sachent qu'il y a de bons Américains dans le monde. Même si je ne me considére pas vraiment Américain compte tenu du fait que notre terre a été volée… Nous sommes un melting pot de gens qui ont été amenés là-bas. Mais il y a des gens bien qui vivent en Amérique et qui essaient d'y voir clair dans ce que Bush est en train de faire. Nous avons de l'amour pour toute cette putain de planète, mec. Les humains sont humains. J'espère qu'on pourra entraîner un maximum de personnes dans notre mouvement, pas uniquement Galapagos.



Interview de Cobalt
Juin 2004

PS: Merci à Mathieu de Mektoub Communication et à Mellow P.

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