DJ Géro

Quand on débute sa carrière comme fan de DJ Clyde on ne peut que forcément bien tourner, la preuve: DJ Géro! Ce DJ qui c'est d'abord fait un nom dans le milieux des compétitions trace son bonhomme de chemin en ne s'enfermant pas que dans un seul style. Entretien avec un homme qui fait ce qui lui plait.



Hip-Hop Core : Comment as tu eu envie de devenir DJ ?



DJ Géro : J'ai commencé à Maison Alfort, dans ma chambre en écoutant Hypnotik DJ Show sur Radio Nova. J'ai d'abord essayé de scratcher sur des platines de salon, j'ai défoncé les cellules. Après j'ai scotché un cutter sur le bras pour que la cellule tienne le coup encore un peu ! Après j'ai acheté une table Gemini PMX15 mais je l'ai rendu parce qu'il y avait pas de cuts, et j'en voulais absolument.



HHC : Mais comment passe t-on de fan de DJ Clyde à DJ de compétition ?



G : J'étais super fan de Clyde, j'essayais de reproduire toutes ses émissions, j'achetais tous les disques qu'il jouait, après j'ai essayé de faire mon truc à moi avec mes propres goûts musicaux qui sont pas forcément ceux de Clyde. Après j'ai acheté des cassettes vidéo de championnats et je me suis mit à m'entraîner pendant six heures dans ma chambre.



HHC : C'était le coté technique du mix de Clyde qui te fascinait ?



G : Mais il est magique ce mec ! Il y avait des mixes que je comprenais pas, c'est tellement parfait j'ai des frissons dans le dos quand je réécoute certains passages des cassettes dans ma voiture. Des fois en huit mesures il a le temps de mettre le début, remettre l'intro de l'autre, il repart en passe-passe, c'est du mix technique. En soirée quand tu essaies de placer ça tu as une chance sur deux de te vautrer, et lui il le place super bien.



HHC : Tu as vu ou entendu les compétitions auxquelles Clyde a participé ?



G : Jamais, mais ce serait carrément un truc à voir.



HHC : Comment juges tu ta participation aux DMC World à Londres ?



G : C'est compliqué, parce que ça a été un calvaire toute la journée, normalement j'aurais du être disqualifié. Quand j'ai commencé à passer les préséléctions pour la finale dans l'après midi ils m'ont dit "ta table n'est pas aux normes, tu ne peux pas participer". J'avais juste mis un point de colle sur un bouton pour faire mon feedback. Or dans le règlement du DMC ils stipulent simplement qu'il ne faut pas trafiquer la table de l'intérieur. Ca fait des années que je vois dans les vidéos des mecs qui ont des bouts de scotch partout sur leur table, moi je me suis pas posé la question, j'ai gagné le DMC France avec la même configuration. Ils m'ont fait chier pour le plaisir, parce que j'avais des câbles de folie, avec des interrupteurs énormes. S'ils avaient des reproches à me faire ça aurait du être la dessus plutôt que sur deux points de colle bidons !



HHC : Ils servent à quoi ces points de colle ?



G : C'est sur le auxiliaire effect et le volume du casque, je les règle tous les deux de telle façon que quand ils sont à un point X ils donnent le son du feedback. En plus de ça j'ai un interrupteur qui gonfle le son de la table de mixage pour que j'ai du son feedback à 0 sur le gain.
Toute la journée j'étais disqualifié, en une demi heure j'ai refais un show de trois minutes exprès pour essayer de passer les qualifications sur une autre table. J'ai gardé les plans les moins bons en faisant syle c'est les meilleurs, donc je sors sixième sur dix-huit, au lieu peut-être d'être dans les trois premiers. Ce qu'il faut savoir c'est que les qualifications déterminent l'ordre de passe, et pour les jurés tu passes sixième parce que tu as sorti tes meilleurs plans en qualif' ! Je pense sincèrement qu'ils prêtent moins attention au mec qui passe en sixième position, qu'aux trois derniers. Bref après les qualif, ils me proposent de faire mon show mais en showcase, et comme Wilfried de Baise leur a mis la pression ils ont fini par démonter ma table, une heure avant le début de la compétition, pour voir à l'intérieur si il n'y avait pas un chanteur caché derrière un potard ou je ne sais quoi. Là ils m'ont dit OK, mais j'étais saoulé, j'avais plus la gniaque, j'avais même plus envie de le faire. Je suis arrivé sur scène j'en avais rien à foutre, ça doit se voir sur la vidéo, j'imagine que dans mon regard on voit que je serais là où en train de manger un grec frite à St Michel ce serait pareil. Ensuite il y avait des problèmes sur scène, ils avaient coupé les infra basses, dans mon retour je n'entendais que les caisses claires de mon beat juggling, à ce moment là j'essaie de sourire histoire de faire comme si tout allait bien ! Ca c'est passé mal, mais rien de tel que des bons pets en compét' pour après assurer dans une soirée normale ou un concert normal.



HHC : Pourquoi avoir changé son plan sur le HipFlask (DMC France) par le drum & bass ?



G : Je sais pas, enfin je croyais savoir, mais je sais pas si j'ai bien fait. Tout le monde me dit que j'aurais du garder ce plan là, d'autant plus que la drum & bass ça fait deux ans que je le sors, mais comme c'était à Londres je me suis dit que ça ferait son effet. Peut-être qu'avec l'autre j'aurais fait mieux que septième, mais tant pis.



HHC : Tu étais annoncé au Allstarbeatdown Europe, pourquoi n'y étais tu pas ?



G : J'étais invité mais ils voulaient absolument faire ça sur la table Stanton, et ils devaient nous envoyer les tables à domicile, et je l'ai jamais reçue, et comme je suis plein de précision sur les boutons je me serais ridiculisé. En finale mondiale ils ont pu jouer sur leurs propres tables, mais de toutes façons j'aurais pas pu passer la finale européenne. L'année prochaine je ferais un peu moins de bidouille sur ma table, tout le monde bidouille, il n'y a plus aucune originalité à le faire.



HHC : Comment juges tu le niveau des battle actuellement ?



G : Rien ne m'a transcendé. Aux finales mondiales des différentes compétitions tout le monde était au même niveau, personne ne sort du lot. C'est peut-être prétentieux mais j'avais l'impression d'être un peu différent de tout ce qui se passait. C'était un peu fade, et les beat juggling sur les hits commerciaux je supporte pas. Quand A Trak fait un plan de dingue dessus à la limite, mais quand en plus il se passe rien c'est à vomir. Dopey j'aime pas du tout ce qu'il fait. On est dans un creux, il va falloir attendre qu'un gars arrive et survole tout le monde pour donner un nouveau souffle. C'est pour ça qu'en ce moment je mixe plus que je m'entraîne. Je m'étais mis sur les compétitions par challenge, je veux pas faire ça toute ma vie, j'ai gagné une coupe de France, j'ai gagné un championnat, je suis allé aux championnats du monde : je suis super content. Même si l'année prochaine je me représente et je perds, c'est pas que je m'en fous, mais j'aurais joué. Aujourd'hui je veux mixer, sortir des tapes, tourner avec mon groupe de Jazz Lo, à tourner avec des groupes de rap. Les compétitions c'est pas un aboutissement.



HHC : Concrètement ça t'a apporté quoi les compétitions.



G : Rien. On te colle un étiquette de champion, et il y a trois gars qui se retournent c'est tout. On attend juste de savoir si tu es un killer, alors que je m'en fous. Tout le monde veut te test alors que toi tu veux être gentil. Le blouson il est trop grand, il est moche, c'est le genre de truc que tu mets qu'au camping l'été quand il fait froid (rires) ! Sinon ça m'a apporté une pseudo gloire, parce qu'il y a des polémiques de partout et jamais les gens du milieu te diront que tu es le meilleur.



HHC : D'autant que tu es le premier à reconnaître que DJ Kodh méritait autant que toi la victoire...



G : Bien sur parce que son show défonce. Ce que je trouve aberrant c'est que tous les participants au DMC étaient en coulisse à se dire "on va perdre parce qu'il y a Kodh, ça sert à rien", c'était nul cette ambiance ! Moi je venais gagner malgré tout. Tu fais pas Paris-Lille en bagnole à stresser si tu te dis que tu vas perdre ! T'essaies au moins de te dire que tu vas gagner. On s'attendait tous à un truc de malade de la part de Kodh, et j'étais derrière lui, j'attendais l'étincelle mais elle manquait, bien que ce soit super bien. Je me suis dit que j'avais ma chance, et effectivement j'ai gagné. Mais le DMC c'est un coup de poker, je suis pas dupe.



HHC : Comment s'annoncent les futures compétitions ?



G : J'attends de recevoir mon break qui doit sortir bientôt mais il y a pas mal de retard, donc si les compétitions ont lieu en juin c'est mort mais si c'est en septembre pourquoi pas. J'ai bien dit que s'il n'y a pas de couilles je les ferais, j'ai quelques plans en tête mais il faut que je taffe vu que j'aime les plans en blocs bien longs.



HHC : Parle nous de ton break !



G : Il s'intitule "Sport Eléctro Beat" ça sort chez musicast, il va y avoir une face en skip proof mais avec des plages plus larges, parcequ'à chaque fois qu'il y a des plages en skip proof je les trouve petites, bon je suis un peu un mongole, donc j'ai fait des tranches de gogol plus longues. J'ai bouclé des titres de Prefuse 73 que je voulais utiliser, et on a fait 2 instrus avec Vgtah. C'est très éléctro il y a pas mal de phrases à scratcher genre le "Shut'em down" de P.E. vu que les gens ne veulent pas niquer leur disque, quand t'as mis 150 francs dans un disque c'est plaisant de scratcher le break au lieu de niquer l'original.



HHC : Ca te saoule pas de t'enfermer dans ce style du 6mn ?



G : Bah là je sais que si je l'ai fait ça sera la dernière fois car à la base je l'ai fait pour m'amuser, cela fait 3 ans que je suis dedans et même en perdant j'ai appris plein de choses. Là j'ai gagné tant mieux, mais j'ai pas la prétention de dire "je suis le meilleur", j'ai kiffé ce que Kodh a fait et je sais ce que c'est que de perdre surtout à ce niveau, donc je ne peux pas faire que ça... Moi je veux mixer et ça reste une période de ma vie, en plus de ça ensuite y'a un peu une ambiance malsaine tout le monde veut ta peau et moi je veux pas avoir ce rôle là car je n'aime pas ça. Je suis arrivé dans ce truc comme un ovni, je me suis bien marré, j'ai passé une finale mondiale à chier et avec du recul je me marre quand même, t'as juste à regarder le dvd c'est à pisser de rire. Moi ce que je veux c'est mixer et faire des sons !



HHC : Tu parles de production est-ce que tu te vois faire des sons à la BNN ?



G : Nan parce que tout simplement eux le font déjà, en France ce sont les premiers, leur album à l'air d'être chan-mé, donc je préfère leur laisser le créneau. Si tu prends les Audio qui eux jouent le gouffre je kiffe ça, mais je ne prendrais pas non plus ce créneau. Mes influences sont tellement vastes que quand je mixe ça se ressent.



HHC : Et dans tes prods ?



G : Je débute donc j'ai pas encore la prétention de faire de la prod, mais quand je serais OP je pense que oui ça donnera n'importe quoi (rires).



HHC : Que penses tu de la scratch music ?



G : Au niveau du scratch en lui même il y a des milliers de trucs à faire. Moi personnellement je ne suis pas le genre à m'enfermer trois heures sur un Ahh ou un Fresh comme Toadstyle ou Excess. Je trouve ça bien mais j'ai pas envie de me consacrer à ça. La scratch music c'est carrément bien mais moi je tourne avec un groupe de jazz, et je scratche avec eux, c'est jazz electro funk. On joue dans des clubs feutrés, les gens applaudissent dès qu'un solo se termine. Je joue aussi avec des groupes de rap comme Bunzen.



HHC : Le renouveau que certains voient dans la scratch music ne te tente pas car d'autres l'ont déjà fait ?



G : J'ai toujours été comme ça, à l'école si tout le monde avait des chaussures bleues moi je voulais les rouges. Artistiquement cela ne m'empêche pas de kiffer, et comme tout ce que tu aimes ça peut t'influencer même inconsciemment. Donc j'essaie de rester assez solo et je cultive cette solitude en écoutant mais sans m'influencer c'est assez dur et c'est une remise en question sur son travail.



HHC : Oui mais quand tu fais un 6mn c'est dur de te démarquer tout de même ?



G : C'est vrai que c'est dur de faire un plan qui ne ressemble à personne, et moi comme je te le disais tout à l'heure ce que j'aime c'est faire un bloc et le 6mn me plait pour ça je peux m'étaler. Je ne suis pas comme Pfel qui peut te sortir un plan de dingue en 1mn30, je respecte grave ce mec ses routines te retournent autant la tête qu'un 6mn. Je suis efficace sur la longueur comme dans mes mixs, tu regardes mon plan scratch de l'année dernière sur le HipFlask il est super long et je ne peux pas te le découper en séquences. J'aime quand ça monte progressivement donc il faut du temps.



HHC : Ce soir il y a DJ Yoda qui joue et Gunkhole dans 2 semaines tu te situes où entre ces deux mouvances ?



G : Gunkhole c'est super pointu et énorme, mais de là à me situer c'est dur ! Moi je suis vraiment un mélange j'utilise la technique que j'ai dans mes mixs sans surdoser non plus, donc un peu de technique et beaucoup de mix. Vu ce que je joue je ne me vois pas dans une catégorie, j'ai vraiment un délire solo et c'est tant mieux. Je fais du pass-pass, je joue du rock et plein d'autres styles et c'est assez plaisant.



HHC : Tu as déjà écouté Z.Trip ?



G : Oui et on m'en a beaucoup parlé.



HHC : Il est aussi dans ce trip là !



G : Je passe vraiment ce que j'aime et ce que j'écoute, je ne passe pas du rock pour passer du rock mais parce que j'aime ça. C'est assez dur de se faire son univers sonore et je pense y arriver, maintenant j'espère que les gens qui écoutent apprécient.



HHC : Tu as un site en ligne depuis peu (www.dj-gero.com) tu peux nous en parler, et ton regard sur le net ?



G : Je déteste le net, pourtant j'ai internet chez moi, mais là je me suis dit si ça peut faire marrer 10 mecs, ou bien si tu veux savoir une date, il y a aussi des mixs… Mais quand je vois la mentalité du net je ne trouve pas ça intéressant donc je prends un certain recul là-dessus. Je bosse avec mon webmaster, je vais très peu sur les forums, je télécharge du son et voilà.



HHC : En parlant de ça tu penses quoi de Final Scratch ?



G : J'ai essayé une version où il y avait un décalage, mais on m'a dit qu'il y avait mieux donc je pense qu'il faut que je re-teste.



HHC : Donc ça ne te dérangerait pas de mixer avec ce logiciel ?



G : Il faudrait que je m'entraîne mais je pense que ça peut le faire, il y a plein de disques que je recherche et que je n'ai qu'en mp3 là je me dis qu'avec ce logiciel ça peut être chan-mé. Mais la machine qui me botte en ce moment c'est la nouvelle technics (SL-DZ1200) avec cd mp3, je l'ai vu à Londres et c'est la branlette du moment.



HHC : Tu l'as ?



G : Non mais je pense que c'est une occasion de jouer du vinyle sans les niquer, c'est un peu relou pour les disquaires mais bon…



HHC : Tu continues d'acheter du son ?



G : J'ai passé toute ma semaine chez les disquaires, donc tu vois je ne peux pas dire que je ne collectionne plus.



HHC : Ton meilleur souvenir en tant que DJ ?



G : J'en ai eu plein. En compétition je prends toujours mon pied malgré les galères. C'est toujours un plaisir de jouer à la Brixton Academy par exemple, j'essaie de sourire parce que les gens savent pas ce qui s'est passé dans l'après midi !



HHC : Le show de Q-Bert à Paris ?



G : C'est un extra terrestre ! Il mesure 1m20, il sort de nulle part et il défonce tout ! D'ailleurs le freestyle scratch à la fin c'était un peu l'abattoir parce que les gens sont pas venus pour ça, mais c'est un plaisir égoïste pour moi.



HHC : Tu participes pas aux ITF, pourquoi ?



G : J'ai du mal à me formater aux formats ITF : un plan une minute trente, un de deux minutes, un cinq minutes et un plan de sept cinquante (rires) ! J'y arrive pas, déjà j'ai du mal à faire un set de six minutes, alors si en plus faut le couper.



HHC : Des projets ?



G : Le CD "Welcome", c'est triphop, nu jazz, rap et ça part sur de l'electro. Je repars en tournée avec Lo, on va essayer d'organiser des concerts de rap français avec Frère 200, Mike et Bunzen, et des trucs avec Dyslexie. Je pense refaire les championnats histoire de rejouer la carte, pour pas se dire que j'y retourne pas de peur de me faire éclater ! Et j'espère faire plein de soirées.



HHC : Ton CD "Welcome" tu peux nous en parler ?



G : Il est sorti il y a maintenant 2 mois, bien que ce soit un produit difficile on arrive a bien le distribuer et on tente de la placer intelligemment.



HHC : En quoi c'est un produit difficile ?



G : Parce qu'il ne touche personne en particulier, il n'a pas une grosse touche rap, ni une grosse touche éléctro, il y a un titre pop à la fin, aussi du scratch, donc pas de public bien précis si ce n'est des gens qui aiment un peu tout mixé de façon simple. Donc ça reste dur de le placer, tu vas dans un shop rap on te dit "oui mais il y a de l'éléctro" tu vas dans un shop éléctro on te dit "oui mais il y a du rap" donc c'est chiant et difficile à déposer. Ce qui me sauve la mise c'est mon blaze qui commence à être reconnu, ensuite après écoute les gens apprécient, c'est le genre de truc que tu écoutes facilement tant dans ta voiture que dans une soirée tranquille.



HHC : Quelle est la différence avec tes anciens cd's ?



G : Ici c'est un condensé d'un mix de 4 heures (qui est d'ailleurs disponible sur le net) que j'ai réduit en une heure, on passe de 0 à 200 en une heure alors que logiquement c'est en 4. On commence progressivement avec du hip hop, puis du "abstract" en passant par du "trip hop émotion" ça repasse en rap puis on va de l'éléctro dance floor et ça chute sur du hip hop anglais. C'est vraiment tous les sons que j'aime jouer en soirée le tout mixé avec des transitions bien longues et très peu de cassures, il faut que ça coule et que ça soit très long.



HHC : C'est ton coté Clyde ça ?



G : Ouai la façon précise d'envoyer le disque a tel moment et pas à un autre, ça donne son charme, d'ailleurs je lui ai piqué des mixs que je fais encore. (rires)



HHC : Comment as-tu procédé pour l'enregistrement de "Welcome" ?



G : Je l'ai fait sur un 12 pistes numériques, je me mets tout doucement à l'informatique, imagine je viens juste de revendre mon 4 pistes k7. Donc de façon assez simple j'ai pris mon bac de 4 heures, pris différentes parties en jonglant entre elles pour que ça soit le plus cohérent possible. Je suis assez content du résultat, je peux encore l'écouter correctement vu que je l'ai fait après les championnats à Londres c'est plutôt bon signe si je peux encore l'apprécier.



HHC : Tu écoutes beaucoup de rap français ?



G : Je suis resté bloqué un peu sur une époque, genre NTM, "Au Centre Des Polémiques" d'Assassin, pas mal de Ministère Amer l'album "95200" qui est très fort !



HHC : Tu es sur le maxi de Mike et celui de Bunzen tu peux nous en dire quelques mots ?



G : Bunzen c'est le groupe que je kiffe, j'ai eu beaucoup de propositions mais eux ça faisait longtemps que je les connaissais, pareil pour Mike, lui j'aime beaucoup sa démarche c'est assez personnel il y met ses tripes. Avec Bunzen j'ai pas trop vu la collaboration avec Wildchild, ils m'ont demandé de poser des scratchs j'ai dit oui !



HHC : Comment as-tu travaillé ta partie ?



G : Ca reste assez freestyle et accidentel, Shone m'avait filé le "Séquence 6" au moment où j'ai reçu l'instru de Bunzen, donc j'ai pris le disque posé ma cellule au pif c'est tombé sur ce son et c'est partie de là. Pour ce qui est des refrains j'ai scratché des vieux disques de Wildchild, j'avais fait un premier jet qui était vraiment moyen, donc je l'ai refait et là ça donnait mieux. Bunzen je kiffe vraiment, même sur scène je prends mon pied.



HHC : Tu es un DJ assez complet : scènes, compétitions, mixs….



G : En même temps dans tous ces domaines je ne suis pas une pointure, disons que je suis polyvalent avec une identité artistique bien développée.



HHC : Un petit top 5 ?



G : Comme dans high fidelity, c'est la psychose ce truc là. En ce moment j'ai re-chopé un Gunshot, j'ai toujours aimé ça, ma sœur m'envoyait du son quand elle étudiait là bas, donc j'ai grandi avec, le Gunshot est intemporel en plus tu peux le mixer avec de l'éléctro. Sinon je prendrais le "Time" des LONS, l'album de Batman par Prince, un David Bowie pour la nostalgie de l'enfance, mais sinon c'est une question horrible (rires).



HHC : Un message pour les lecteurs d'HipHopCore même si tu n'aimes pas le net ?



G : Nan c'est pas que j'aime pas le net, ça reste super utile, je sais juste qu'on ne peut pas plaire a tous et que sur le net la vanne est plus facile qu'ailleurs. Parfois tu tombes sur des critiques qui ne sont pas du tout cohérentes, donc sans jouer ma petite femme blessée je trouve que le net c'est fastoche, même si là je généralise, tu prends du grade assez facilement et quand tu rencontres ces mêmes personnes elles te serrent la main, ça me gêne un peu.



HHC : Un message donc ?



G : Bah je sais pas les mecs kiffez la vibe avec vos meufs (rires) !



Propos recueillis par Slurg et Bachir
Mai 2004

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