Klub Des 7

Clin d'œil musical à une époque dorée, le Klub Des 7 est un projet articulé autour de Fuzati et Detect du Klub Des Loosers. Autour de cette fine équipe, une sélection de All-Star composée de Cyanure et FreddyK d'ATK, de Gérard Baste des Svinkels ainsi que de James Delleck et Le Jouage de Gravité Zéro. Pour leur premier concert et alors que le premier album éponyme de ce collectif va atteindre nos bacs, ils se livrent – après coup - à leur première interview… Freestyle!



Hip-Hop Core: Tout d'abord, une petite présentation s'impose, je crois…



Fuzati: Moi c'est Diam's, rap de bonhomme, j'ai commencé aux Ulysses! (rires). Bonjour, je m'appelle Fuzati et mon groupe s'appelle le Klub Des Loosers qui est composé de moi-même et de DJ Detect. Premier album "Vive la Vie", dernier album "Le Klub Des 7".

Le Jouage: Que dire, je suis d'jeuns… on est d'jeuns. Klub Des 7 pour la promo. Beau black bien dans sa peau, qui n'a pas peur du ridicule.

Detect: Heu… je fais de la musique, des scratches, tout ça… La musique…

Fuzati: (il intervient) Detect c'est juste le gars qui peut faire un set électro après un concert de rap de 2h avec des milliers d'instrus différentes. C'est juste du bonheur.

Cyanure: Je rappe depuis 89 les gars, depuis février 89. ATK, on a sorti un album en 98. Vendu à 40 000 exemplaires. Là, on sort une réédition d'ici moins d'un mois. Là, on prépare un nouvel album de ATK qui sera dispo en octobre.

Freddy K: Homme seul, recherche femme, gros seins, blonde aux yeux bleus. ATK.

James Delleck: Adepte de fraises Tagada. 25/08/74, bientôt mon anniversaire. Et prochainement sur le label "Tôt ou Tard", "Le Cri du Papillon" un nouvel album solo.

Gérard Baste: Profession: Chanteur de rap. Speakerine sur le câble. Je fais face au vent vers l'océan et j'urine sur le sable… (rires). En gros, j'ai commencé ma discographie en 97 avec "Juste Fais Là". Au fait, je suis copain avec Michael Young! Qu'est-ce qu'y a?!? (sourire).



HHC: La réunion ATK, Klub Des Loosers, Gravité Zéro, Svinkels, c'est plutôt dans l'esprit d'un collectif ou d'un groupe à part entière?



Fuzati: C'est plus un collectif dans le sens où réunir 7 personnes avec des emplois du temps très différents et aux vies très différentes, ce n'était pas possible. En fait, il y a eu un parti-pris. Soit on était ensemble sur tous les morceaux mais cela aurait été ingérable en concert avec les répétitions, etc ; soit chacun avait des solos et on pouvait plus facilement faire des concerts. C'est une formule plus adaptée si certains ne sont pas là. C'est pour ça que ce disque a cette forme.



HHC: Comment est né ce projet?



Fuzati: Ce projet est né à mon initiative, suite à un concert du Klub Des Loosers au Nouveau Casino ou j'avais invité les personnes qui sont maintenant présentes sur le disque. J'avais vraiment kiffé le freestyle à la fin du concert, je retrouvais vraiment ce que j'avais aimé dans le hip-hop, avec juste des mecs qui enchaînent sur des boucles. Je me suis dit qu'il y avait un truc à faire. Il y avait déjà eu L'Atelier qui était dans une démarche plus différente, on était enfermé dans un studio pendant 2 semaines en train d'expérimenter des choses. En plus, j'avais fait beaucoup de sons pendant la tournée "Vive La Vie" et j'avais envie que des gens posent sur mes prods, et je voulais en même temps essayer de faire un projet cohérent, faire un truc qui ait une identité "Klub Des Loosers" mais où chacun puisse s'exprimer et révéler une part de sa personnalité. C'était le parti-pris de ce projet.



HHC : Vous venez tous d'univers différents justement ; on pense notamment à Freddy K. Est-ce que ce n'est pas trop dur de trouver un espace pour chacun?



Fuzati: Tout le monde est dans le même délire, c'est un délire d'amour du hip-hop et tout le monde rappe depuis super longtemps.

James Delleck: Ca fait longtemps que les Freddy K sont intégrés.

Gérard Baste: Oui, mais c'est vrai. Il en parle en plus dans un morceau. Y'a des choses difficiles à accomplir quand t'es pas français. Après on a tous essayé de faire quelque chose avec "le cœur, le ventre". On s'est dit: on fait le truc, on va le défendre sur scène et là on y est allé! Tout le monde a mis ses tripes sur la table parce qu'à la base, on n'avait jamais bossé ensemble, on n'avait jamais fait de morceaux ensemble et finalement, moi je suis super content de l'avoir fait parce que ça a tourné comme il fallait. Comme je disais, il y a eu pas mal d'erreurs mais il n'y a pas eu de faute! Y'a eu un truc! Rien qu'aux répéts, il s'est passé une espèce d'émulation. Chacun a envie de montrer "qui fait quoi!" et finalement c'est dans les moments les plus inattendus qu'il y a de bonnes surprises. Par exemple, quand tu vas voir une nénette et que tu sais ce qui va se passer, eh ben ce n'est pas marrant ; alors que si tu vas avec un homme, il peut se passer des choses super… différentes (rire général). Non, mais si tu veux l'idée c'était aussi de se mettre un peu en danger. Ce qui me fait kiffer c'est que j'ai flippé, on est un peu sur le fil… et on gol-ri au final parce que, du coup, il y a une vraie émulation! Un vrai truc, vraiment freestyle, qui est super fort! Moi j'ai vraiment kiffé ce soir!



HHC: Donc, avant ce soir vous n'aviez jamais vraiment répété ensemble mis à part au Nouveau Casino et pendant l'enregistrement?



Fuzati: C'est impossible de réunir 7 personnes qui habitent à des endroits géographiques très différents, qui ont des emplois du temps super différents, c'est tendu à gérer. Et puis il ne faut pas oublier que l'on reste quand même super – mine de rien - "underground", on n'a pas vraiment les moyens… Bien sûr on aurait kiffé s'enfermer 1 mois dans une maison et enregistrer un album, mais ce n'est pas possible… donc on fait avec les moyens du bord. Mais c'est aussi ça qui est touchant, cette espèce d'émulation qui m'a amené au hip-hop, cette époque 88.2FM, quand les mecs venaient rapper tous les soirs et c'est ça que j'avais envie de retrouver sur le disque. Voila, il y a une boucle qui tourne et des mecs qui rappent, qui racontent leurs trucs!



HHC: Compte tenu de la difficulté à vous réunir, comment avez-vous géré les phases d'écriture et d'enregistrement?



Fuzati: En fait, quand t'écoutes l'album, tu vois que chacun à un solo, quelques duos et un morceau collectif. On a essayé de répartir tout ça. J'avais aussi envie que chacun dévoile une facette de sa personnalité qu'il n'aurait pas pu montrer ailleurs et je trouve que c'est assez réussi. Chacun parle de lui-même, mais l'ensemble du projet garde une certaine cohérence dans le son et les interludes.

Gérard Baste: Il y a quand même certains morceaux où il y a plusieurs personnes, en tout cas 2! Y'a des duos! Y'a quand même du Freddy K/Cyanure, du Fuzati/FreddyK…

Fuzati: C'était aussi ça le but, mêler des univers qui semblaient différents mais qui au final arrivent de manière cohérente.



HHC : Au niveau du son, vous avez visiblement essayé de garder une tonalité boom-bap, très années 90.



Fuzati: C'est moi qui ai fait tous les sons, et c'est vraiment ça.



HHC: Tu as choisi les boucles ou tu as produit?



Fuzati: Non, j'ai produit. Je voulais rendre hommage au hip-hop qui m'avait fait kiffer. C'est une grosse référence au hip-hop 93-95. Ce délire un peu printanier, on ne se prend pas la tête. Peut-être que les gens de la "jeune génération" ne vont pas s'y retrouver, parce que c'est quand même quelque chose qui est connoté. J'ai pensé à tous les mecs qui avaient aimé ATK, ce truc avec un break de batterie + un petit son de piano.



HHC: Des références au rap us ou rap français?



Fuzati: Au rap us, mais il y a une bonne période rap français avec les Sages Po - par exemple - qui faisaient des sons aussi bons que les cainris à un moment. Cette période ou c'était juste "hip-hop", il n'y avait pas toutes ces barrières. Les gars ne se posaient pas de questions, ils rappaient juste pour l'amour du hip-hop. A l'époque le rap vendait peu, du moins en France et pour ce projet je voulais quelque chose de léger, sans prise de tête, que l'on rappe juste par amour de la musique, sans calcul, sans se demander si les gens seraient preneurs. Je savais que l'on serait attendu parce qu'il y avait pas mal de noms, mais on ne voulait pas se mettre de pression, un peu à la manière d'une mixtape. Juste se faire plaisir.



HHC: Quelle est ta méthode de production?



Fuzati: Je crate-digge beaucoup. Je suis tout le temps en train d'acheter des disques et j'ai juste une MPC. Ca me suffit. J'aime bien quand c'est un peu lo-fi, quand on a l'impression que c'est fait dans sa chambre. C'est vraiment un parti-pris. En plus je me galère à trouver des disques qui ont un certain grain, très seventies, et du coup j'ai pas envie de le passer après dans un "putain" de gros ordi et de faire sonner le truc. J'ai envie que ça reste le plus proche possible du disque. Le challenge pour moi, c'était que chaque mec avec un univers différent kiffe le son, et en même temps que tous les sons soient cohérents, qu'à la première écoute on reconnaisse la patte "Klub Des Loosers". Je me suis plus mis du coté producteur et j'ai vraiment fait attention à la cohérence sur ce disque.



HHC: Apparemment, vu la façon dont tu le décris, il y a une plus grande cohérence au niveau musical que lyrical sur l'album?



Gérard Baste: Non, finalement c'est super uni parce que tout le monde est rentré dans l'ambiance qu'a donnée Fuzati. Tous les gens du projet, c'est des gars qui ont vachement apprécié cette fameuse période que l'on appelle les "Golden 90'", en gros 90-95 où il y a plein de choses qui se sont passées. Aujourd'hui, c'est quelque chose qui a été un peu oublié et finalement on s'est plié au son et tout le monde est rentré dedans pour faire des choses un peu légères malgré les thèmes assez "freestyle". Ca reste très simple et ça se ressent. Par exemple, les meufs sont assez sensibles à ce genre d'ambiance, surtout celles entre 25 et 30 ans et qui… (rire). Je dis ça parce que ma meuf a kiffé. Elle écoute Ed O.G., Black Sheep, et on retrouve cette ambiance de vieux raps où chacun mettait son style. Et avec le live, on a retrouvé cet esprit. Le Klub Des 7, c'est un peu comme un freestyle radio permanent, on se découvre en permanence, on essaie de se jauger, de sortir des phases, etc.



HHC: Justement, durant le live vous avez laissez une place à l'improvisation?



Fuzati: C'est ça. On voulait retrouver ce truc! Je me souviens d'un concert des X-Men où Ill était complètement défoncé. En plein milieu des morceaux il partait en freestyle et Cassidy restait en galère. Il aimait trop rapper, c'était juste beau, c'était trop émouvant. C'est pareil, on n'avait pas envie de faire un show super carré mais juste de prendre du plaisir. Quand quelqu'un a envie de rapper, direct, il y va. Ce soir, on a pris du plaisir, même si on est peut être un peu frustré parce que d'habitude on fait des scènes de 1h-1h30 tout seul et là, mis bout à bout, chacun rappe un quart d'heure et on doit se plier aux impératifs de temps. Si on avait pu rapper 30-45 minutes de plus on l'aurait fait!

Gérard Baste: Bon, après tu ne fais pas un concert uniquement avec des morceaux improvisés. Les morceaux étaient écrits sur le truc, mais les enchaînements étaient "free". Par exemple, je n'avais pas prévu de rapper à certains moments. Et ça, c'est vraiment rare car en concert t'es quand même obligé d'être assez carré. Même si ça n'a pas été que du freestyle, c'est quand même super rare de le faire pour des groupes qui tournent.

James Delleck: C'est justement vachement significatif de l'époque 90. Je me souviens quand on regardait des vidéos des Leaders Of The New School, c'était vraiment ces ambiances là! Même au niveau des sonorités, c'était des boucles qui tournaient, c'était vraiment dans cette idée.

Fuzati: Si tu prends le Wu-Tang, il y avait un délire "crade" de mecs qui rappent dans la cave, qui s'en battent la race, qui rappent juste pour la passion du truc… Et même sur le Klub Des Loosers, j'ai toujours cette démarche où on n'a jamais trop répété. Sur certains live, Detect balance l'instru et je ne sais pas ce qui va arriver et c'est aussi une manière de garder du plaisir. Quand un show est trop millimétré, limite, tu viens le réciter alors que si tu ne sais pas ce qui va se passer c'est comme si tu refaisais le morceau pour la première fois et là tu t'amuses! Tu viens, tu rappes, comme si tu étais en freestyle radio. Pour moi, c'est ça le rap. Au final, un morceau rap est fait super rapidement : tu prends une boucle sur un disque, tu rajoutes un break de batterie et tu écris tes lyrics. On a essayé de retrouver ce coté "Polaroïd". Moi, je ne me retrouve plus du tout dans le hip-hop d'aujourd'hui parce que tout est un peu trop léché, tout sonne pareil. Je ne retrouve pas ce coté "crade". J'aime quand le disque crépite, ce coté Madlibien, MF-Doomien! Tu sens qu'ils sont dans leur cave à bouffer des pâtes toute la journée et à kiffer! C'est ça qui me plaît dans le hip-hop et je n'ai pas envie de me plier à une mode car je fais ce que j'aime. Peut-être qu'un jour, cette musique paraîtra ringarde mais je ne fais pas forcément de la musique pour vendre. C'est juste pour le plaisir. Et je le ferais toujours, même si je dois les presser en cd-r et les vendre à 100 exemplaires. Je ne vis pas de la musique et je fais ça pour le plaisir. On a tous fait ça pour le plaisir.



HHC: Apparemment, cet album est un peu une "excuse" pour aller sur scène?



Fuzati: Non, ce n'est pas une excuse. L'album quand tu l'écoutes chez toi, c'est cohérent, il se tient. "Vive La Vie" c'était un album assez lourd, tu devais te poser dans ton salon pour écouter les paroles. Là, j'avais vraiment envie de faire un album que tu pouvais faire tourner dans ta voiture avec tes potes, qu'il puisse tourner en fond, un truc un peu plus frais avec des nouveaux délires à chaque fois. C'est pour ça que l'album est court. Les morceaux font à peine plus de 2 minutes, les plages s'enchaînent vite pour n'avoir aucun temps mort et laisser les gens limite sur leur faim! Qu'ils aient envie de le remettre sur la platine!





HHC: Y'aura-t-il une suite après ce premier album du Klub Des 7?



Fuzati : On a tous beaucoup de projets. C'est un peu comme L'Atelier un moment. C'est un truc qui marque l'époque, le moment. On refera peut-être un truc, mais qui ne s'appellera pas Klub Des 7, ça sera autre chose…

James Delleck: Je pense que, sans le vouloir, c'est vraiment ce que l'on a trouvé de mieux. Par exemple, quand on a fait "L'Antre De La Folie" il y a des tonnes de gens qui nous ont demandé quand la deuxième tape sortirait. On ne l'a jamais sortie et elle ne sortira jamais! Quand on a fait L'Atelier les gens attendaient L'Atelier 2, mais on ne le fera jamais. Et je pense que pour le Klub Des 7 c'est exactement pareil, les gens nous demanderont, mais on fera autre chose. C'est la meilleure preuve de créativité à la limite: ne pas se blazer, ne pas rentrer dans un certain confort artistique… En plus ces interactions ne se font jamais avec les mêmes intervenants. Certaines personnes viennent, d'autres partent… C'est ce qui fait que les projets sont vachement différents les uns des autres, qu'ils ont une vraie vie et qu'ils marquent vraiment une époque. C'est peut-être très prétentieux mais je le pense. Et pour les gens qui ont acheté ces disques, ça représente vraiment quelque chose pour eux. On peut se dire que l'on touche et que l'on réussit quelque chose quand même.

Gérard Baste: Je suis super d'accord avec ce que James dit. Je trouve même ça mortel d'ailleurs. Mais c'est vraiment ça, c'est un espèce de pochoir, c'est éphémère. Bamm! C'est posé là, on est prêt à le défendre, à faire des trucs mais ça va s'envoler au bout d'un moment… C'est comme un oiseau qui passe… (rire)

Fuzati: C'est l'effet "Polaroïd", tu le prends sur le moment et après ça vieillit. On s'est retrouvé dans un studio à un moment, j'avais des prods, j'avais envie de faire ce truc… Si ça c'était passé 6 mois plus tard, le projet aurait sûrement était différent, mais on n'avait pas envie de se prendre la tête. Aujourd'hui, la musique c'est très difficile d'en faire, de signer quelque part, etc. On n'avait pas envie de faire des calculs, de travailler sur tel ou tel thème. On balance nos 16 mesures et voilà.



HHC: Et quels sont vos futurs projets mis à part le Klub Des 7?



Fuzati: Je suis en train de terminer un album instru, mais ce n'est pas juste des boucles qui tournent pendant 4 minutes! J'ai envie de mettre 25 beats, que ça change tout le temps et d'emmener les gens dans une histoire, dans un univers. Après j'attaque un autre truc solo Klub Des Loosers.



HHC: Freddy K, ça faisait longtemps que l'on ne t'avait pas entendu sur un projet concret. Qu'est-ce qui t'a donné envie de venir sur ce projet?



Freddy K: Tout d'abord, je l'ai fait au nom du groupe ATK… (rires). Je représente tout le monde: Cyanure, Test, Physka, Sloa, Freko… On travaillait sur le projet du deuxième album ATK qui va sortir… En fait, on a toujours été dans le son, chaque membre du groupe a notamment sorti un projet dans les bacs. Il y a eu pas mal de projets : Freddy K feat. Ill, Test avec Rost, Freko. Et le fait que l'on ait fait aujourd'hui le projet "Klub Des 7" avec Fuz', c'était juste dans la continuité de notre album et dans la lancée d'ATK. Jamais on ne s'est arrêté.



HHC: Justement, suis-tu cette scène un peu en marge des autres groupes hip-hop habituels?



Freddy K: Non, personnellement je suis la seule personne dans le collectif qui n'est pas dans le même délire. Ce n'est pas mon univers, on n'a pas grandi dans le même contexte et je n'ai jamais eu l'idée de faire un truc comme ça. Mes kiffs musicaux sont plutôt le trip-hop, la jungle, tout ce qui est vraiment décalé. Mais ça c'est un kiff personnel.



HHC: Qu'est-ce qui t'as donné envie d'adhérer au projet alors que tu n'étais pas du même univers?



Freddy K: L'univers dans lequel j'étais, c'était "j'écoute la musique mais je ne rappe pas dessus". Maintenant, si je peux le faire et bien je le fais. J'ai rencontré Fuzati à la soirée du Nouveau Casino, mais je l'avais déjà entendu. Au début, à l'écoute, je ne suis pas rentré dans le truc. Je me disais: c'est pas normal! (sourire). Mais avant tout, il faut connaître le personnage avant de vraiment parler. Je ne fais pas de premier jugement tant que je n'ai pas vu la personne. Par exemple, Rohff au début je ne kiffais pas du tout et je me disais que ce mec était vraiment trop nul! Et maintenant je me dis qu'il est trop fort! Donc, automatiquement, c'est au fur et à mesure que j'apprends à connaître les gens et je ne peux pas dire que je ne vais pas le faire si je ne le connais pas. Et puis ce projet suit l'écriture de ATK, on n'a pas qu'un style, on est assez varié et ce projet ne nous dénature pas.



HHC: Et toi, Cyanure, qu'est-ce qui t'as poussé à adhérer au Klub Des 7?



Cyanure: J'ai toujours aimé les choses qui sortaient un peu de l'ordinaire et surtout ne pas donner aux gens un espèce de cliché. Je connaissais James Delleck et Fuzati bien avant L'Atelier avec la mixtape "L'Antre De La Folie", donc quand on m'a proposé ce projet il n'y avait pas de raison de refuser. Ca part d'un sentiment de faire des choses avec des mecs cools, sans grande prétention. Je suis plutôt content, et puis ça me donne envie de faire des morceaux en étant avec des gens avec qui je m'entends bien. Après, la particularité est peut-être différente de ce que l'on fait avec ATK qui est plus "hip-hop traditionnel" et puis là on peut faire des trucs que l'on ne ferait pas forcément dans ATK.





HHC: Pourtant le Klub des 7 défend une sonorité super traditionnelle…



Cyanure: Ouais, si tu veux, c'est du hip-hop traditionnel mais quelque part je pense que le public… (il réfléchit)

James Delleck: C'est juste hyper… il faut que je trouve le bon mot… à contre-courant de revendiquer un album qui peut être – entre guillemets - aussi "traditionnel". C'est selon comment tu le décales dans l'époque. Dans les années 90, il serait passé sans problème. Donc, soit il a 10 ans de retard, soit justement il a 5 ans d'avance! Méfions-nous, on peut aussi essayer de se projeter dans l'avenir d'une façon débile, même si ce n'est pas notre propos à nous. Mais en imaginant que ça puisse être le cas, on aurait les Neptunes qui feraient des morceaux avec des breakbeats à la mort et des boucles! C'est pas absurde en soit, parce que pour les années 80 on s'est longtemps dit que c'était les années les plus pourries musicalement. Tout le monde s'est dit qu'on ne pouvait pas faire un "revival" sur les années 80, pourtant ils ont réussi! Alors que les années 90' ont été un peu plus intéressantes musicalement.

Gérard Baste: Moi je suis d'accord avec ça!



HHC: Au fait, Le Jouage, tu es sorti vivant des clashes de Olympe Mountain?



Le Jouage: (rire) Non, mais en fait dans Olympe Mountain il n'y a pas eu de problème mais c'est juste que chacun pensait être le meilleur donc voilà, c'était un peu la course au meilleur alors que tout le monde sait que c'est moi le meilleur! (rire). En parlant de Olympe Mountain, là on est en train de faire des remixes de morceaux un peu dans l'idée de Gravité Zéro Remix, et qui seront aussi disponibles sur le net. Sinon, pour le Klub Des 7 je pense que c'est plus une continuité vu que l'on faisait déjà des concerts ensemble. Le départ de tout, c'est "L'Antre De La Folie". On s'est tous connu à cette période. Il fallait juste une entité pour être le déclencheur de ce projet.



HHC: Sinon, comme Detect a un peu disparu (ndlr : de la pièce de l'interview)… il a fait quoi sur l'album?



James Delleck: Il a co-réalisé l'album avec Fuzati au niveau du mix, il s'est occupé des prises de voies des MC's et a fait en sorte que l'album soit fini dans les temps. La réalisation ce n'est pas rien même si ça peut paraître anodin pour les gens. Et puis en dehors de ça, il a évidement posé tous les scratches. Il a des morceaux solos, à lui! Il a vraiment bossé dessus. C'est Fuzati et Detect qui sont à l'origine de ce projet.



HHC: Y a-t-il des petites anecdotes ou des choses à ajouter sur l'album, l'enregistrement…?



Cyanure: Finalement… je pense que les interludes sont très bien. (rire)

Le Jouage: Ca résume parfaitement tout un tas de choses !

Cyanure: Les interludes, c'est un peu du second degré mais en même temps, on a tous un peu tendance à avoir dix mille projets en même temps. T'as pas le temps de le faire mais tu le fais quand même parce que c'est ton pote et tout. Ces interludes sont assez criants de vérité, des petits bouts de ficelles mais qui au final tiennent bien la route. Voilà, j'ai une mention spéciale pour ces interludes.

James Delleck: Ces interludes lient vraiment les morceaux entre eux. Ce sont de véritables petites scénettes qui ont vraiment leurs importances et que l'on n'a pas considéré comme des petits skits. On a vraiment fait des espèces de mini-sketches. Et justement les anecdotes ou les trucs un peu croustillants, on le retrouve dans ces interludes. Le trait a beau être grossi, il y a toujours une part de vérité. L'interlude de Gérard Baste où il n'est jamais joignable, et bien c'est exactement ça! Même si il exagère le truc.



HHC: Merci pour cette première interview, un dernier mot?



James Delleck: J'ai envie de dire: olive.

Le Jouage: Le Klub Des 7 qui ont froid partout et toujours. Hourra!

Freddy K: Le Klu… Non, fini la misère!

Cyanure: Je jure, ne parlez jamais du Klub à vos parents!



Interview et photos de MC23 & O'Laze
Mai 2006

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