Gonzales ajoute de plus en plus de lignes à son CV. A la fois pianiste, rappeur et producteur de pop, le Chilly Gonzo est difficile à cerner et de plus en plus demandé. Stoppé le 11 octobre dernier à l'occasion de son passage au sein du festival Nancy Jazz Pulsations où il présentait son dernier album "Solo Piano" (au titre explicite), il revient pour nous sur ses débuts dans le "rap-jeu" et nous livre quelques infos sur ses projets à venir. Pas de doute, l'esprit vif de l'entertainer est bien là, avec toute sa spontanéité et ce franc-parler qui décoiffe!
Hip Hop Core: On va surtout revenir sur ta période rap si ça ne te dérange pas?
Gonzales: Ok. Mais je me demande pourquoi maintenant que je sors un album de piano toute la presse hip-hop veut que je parle de hip-hop, alors que quand je faisais du rap personne ne m'en parlait.
HHC: Il paraît que tu t'es essayé au rap lors d'un concert de New Flesh à Berlin, tu peux nous en dire un peu plus?
G: En fait, ce n'était pas la première fois que je rappais. Je rappais déjà à Toronto avec deux ou trois amis. Mais en Amérique du Nord, on a beaucoup plus de pression pour penser que le rap ce n'est que pour les gens qui ont un certain background et tout ça. A la base, c'était juste un exercice entre amis. Venir à Berlin, quelque part, ça m'a libéré. Je jouais des trucs acid-jazz au clavier chaque mercredi dans un club, ça m'a permis de me faire un peu de thunes au début. Mais c'était pas super. J'étais avec des gars qui se prenaient pour les Propellerheads ou des trucs comme ça. Moi j'étais juste capable de jouer du clavier comme ça… Un jour, à 3h du mat', j'ai pris le micro et j'ai commencé à rapper. Comme c'était des Allemands, je faisais "oh, yeaaaahhh", n'importe quoi, vraiment, mais ça m'a libéré de ce dilemne d'être rappeur ou non. J'ai fait ça en même temps que je jouais du clavier et, peu à peu, j'ai commencé à faire ça tout le temps pour m'exprimer musicalement. C'est devenu ma façon préférée de faire de la musique.
Un an plus tard, alors que je n'étais jamais vraiment monté sur scène et que je n'avais fait ça qu'à 3h du mat' quand les gens étaient défoncés, je me suis dit: "Bon, je vais essayer de faire une battle". J'ai vu que New Flesh jouait, alors je me suis dit que je tenterais ma chance si à la fin du concert ils invitaient les MC's de la salle à monter sur scène… J'étais naïf. C'était avant le film d'Eminem et je n'avais aucune culture des battles. Ils ont fait leur concert, et au troisième rappel, ils sont revenus et ils ont dit au public: "Vous voulez quoi" ; et moi j'ai dit: "FREESTYLE!" Alors il a dit : "Ohhh, freestyle! I think that there's an MC in the house!" T'imagines la honte (rires)!... Déjà que c'était pas bien parti… Enfin, je suis monté sur scène, ils m'ont demandé mon nom, j'ai dit: "Chilly Gonzales". Ils ont lancé l'instru et j'ai commencé à rapper mais franchement, après quatre mesures j'étais invisible… L'autre a rappé à son tour, mais personne n'a su que j'avais perdu! Ce n'était même pas une battle, c'était une action "kamikaze".
HHC: Justement, qu'est-ce qui t'a poussé à continuer après cette mésaventure?
G: Parce que je me suis dit que j'étais tombé dans le même piège que lorsque j'étais à Toronto. Je voyais le rap d'une certaine façon… À mes yeux, dans un sens, il fallait que je fasse une battle pour rentrer dans ce milieu, il fallait que je voie comment… (ndlr: il réfléchit)
HHC: Mais, pourquoi? Parce que c'était à la mode?
G: Non, pas parce que c'était à la mode mais juste parce que… c'est la mythologie du rap. On pense qu'il faut participer à une battle comme ça. Je me revois en train de me dire après coup: "Mais pourquoi il faut que je fasse une battle en fait ?" Après réflexion, j'ai dit "Non, il ne faut pas que je fasse de battle! J'améliore mon rap, je fais de la musique où je vais rapper mais je ne veux pas rentrer dans un truc hip-hop en fait". Et ça, ça m'a donné plus de confiance pour faire le rap comme je le voulais, comme je le voudrais, plutôt que d'essayer d'être un rappeur.
HHC: D'ailleurs tu ne te disais pas rappeur, mais tu disais utiliser un phrasé toasté comme les comédiens de Broadway dans les années 20.
G: Disons que quand le rap a commencé, ça m'a rappelé plein de trucs de mon enfance. Les bandes dessinées que j'aimais bien, X- Men et tout ça, c'était un peu le même délire dans la présentation des gens… Alors ça m'a plu.
HHC: Le coté égocentrique?
G: Ouais, exactement! Et après, le rap m'a fait penser au catch… que j'adorais aussi. Ca m'a fait penser à Andy Kaufman (ndlr: humoriste dont la vie agitée est le sujet du film "Man On The Moon" avec Jim Carrey)… Des gens qui ont fait de la comédie aux Etats-Unis dans les années 60 et 70 mais qui avaient un truc vachement plus politique et critique, très second degré. Pleins de trucs que j'aimais. Et surtout Patterson, des chansons comme dans 'The Music Man', des genres de chansons parlées très très très vite, très compliquées, avec beaucoup de jeux de mots. (ndlr: il commence à mimer ces chansons rapides)
HHC: Un peu comme le slam actuellement?
G: (ndrl: il grimace) Euh… ouais, ouais, ouais… non, non, NON, NON, NON, c'est un truc beaucoup plus joyeux. C'était dans les comédies musicales (ndlr: il se met à chanter). C'est du music-hall en gros, mais parlé. Et ça, ça m'a fait vachement penser au rap et moi j'ai toujours aimé ce genre de choses et comme j'avais un peu un personnage de cabaret, quelque part, j'ai juste eu envie de faire du rap autrement.
HHC: Donc tu es rentré dedans totalement par hasard?
G: Disons que tous les gens que je connaissais et qui écoutaient du rap, c'était un peu les mêmes gens qui écoutaient Jimi Hendrix quand ils avaient quinze ans. Donc je me méfiais un peu, c'était genre des gens qui fumaient de l'herbe. C'était de la musique de bad boys! Et moi, je n'étais pas un bad-boy du tout. J'avais plutôt une "tête de musique, tête de jazz" alors le rap pour moi, c'était toujours le coté bandes dessinées que j'aimais bien. J'achète pas beaucoup de rap alors ce que j'adore c'est voir les clips à la télé, entendre un morceau dans un taxi… Mais je ne suis pas vraiment consommateur de hip hop. Pour moi, c'est un peu comme tous les autres styles de musiques, c'est-à-dire que c'est vraiment nul, sauf qu'il y a 3-4 personnes qui défoncent le truc… C'est comme le classique… comme tout…
HHC: D'ailleurs, à la base, tu as une formation classique?
G: J'ai une formation un peu classique, un peu jazz mais, au départ, j'ai surtout été dans des groupes avec mon frère. On faisait de la pop-synthé, beaucoup de pop "années 80'", new-wave aussi, beaucoup.
HHC: Lors de la tournée "Presidential Suite" tu arborais soit un costard rose, soit un jogging peau de pêche, soit un costume de safari colonial. Pourquoi un tel choix de garde-robe?
G: Le jogging, ça date de "Über Alles" c'est le truc que je porte des fois pour une interview, je l'ai sur scène avec moi souvent… ça date de vraiment longtemps. Sinon, le costume rose c'était vraiment pour le coté "présidentiel", pour les conférences de presse quand j'ai annoncé que je voulais organiser "l'underground" de Berlin, alors ça aussi c'était vraiment politique. L'idée, c'était qu'on pouvait avoir des partis politiques, décider un peu de la direction de l'underground… Les gens n'ont pas trop apprécié à vrai dire parce que l'underground, à la base, c'est un groupe de gens qui ne veulent pas de leader. Ils pensent que c'est un monde sans politique, ils ont tort. Mais bon, moi je voulais montrer que c'est un système comme tous les autres et qu'il y aura un président. En même temps, je voulais montrer que c'était surtout le coté showbiz de la politique qui m'intéresse. La vraie politique ou que les choses se fassent vraiment, ça ne m'intéresse pas du tout.
HHC: C'est jute pour l'image donc.
G: Ouais, exactement. C'est comme les bandes dessinées, c'est comme les rappeurs quoi! C'est juste de l'artifice. Parfois je lis le journal pour voir ce qu'a dit Berlusconi cette semaine, et c'est un peu pareil que le nouveau freestyle de Lloyd Banks! J'ai juste envie d'écouter une fois mais j'ai pas forcément envie de le réécouter tout le temps chez moi après, c'est pareil!
HHC: Pour revenir au costume, tu portais aussi une grosse chaîne en or. C'était un hommage à Run-DMC?
G: C'était un hommage aux rappeurs en général. Avec la poitrine poilue en plus. C'était aussi pour montrer le coté entertainer à l'époque.
HHC: Il paraît que tu as monté un groupe de rap : "The Bench" avec Taylor Savvy, Paul PM et Max Turner. Je n'ai entendu aucun son de vous. Qu'en est-il exactement?
G: Oui, on a tout un album mais ça n'est pas sorti. On a juste sorti un remix pour Sneaker Pimps, un groupe de trip-hop anglais horrible qui a eu un grand tube à l'époque. Ils ont demandé un remix 'Gonzales' et j'ai demandé si je pouvais le faire avec The Bench. Ils étaient d'accord ; alors j'ai pris deux secondes de la syllabe du mec qui fait : "aaaaahhhh" (ndlr: il imite la voix) tellement le reste était horrible, puis j'ai fait l'instru par dessus. Pour The Bench, on a fait tout un album qui n'est pas sorti, pour aucune bonne raison d'ailleurs. Mais c'est des gens (les autres membres de The Bench) avec beaucoup d'autres projets.
HHC: Et tu n'as pas envie de diffuser cet album sur Internet, ou quelque chose du genre?
G: Humm… J'ai beaucoup, beaucoup de musique pas sortie, beaucoup, beaucoup. J'ai presque trois albums depuis "Z" et en plus de "Solo Piano". J'ai aussi un album de rap.
HHC: Tu penses sortir un jour tout ça sous le format d'un best-of d'inédits?
G: Des fois je me dis carrément que je vais mettre 40 morceaux directement sur Internet, mais je ne sais pas, je ne sais pas…
HHC: Concernant la scène, tes lives sont maintenant totalement différents (ndlr : il est seul au piano). Prendre le micro, faire le show avec ton personnage de "The Worst MC", ça ne te manque pas?
G: Non, sur scène il n'y a rien qui me manque. Vous allez voir (ndlr : l'interview se déroule avant le concert), c'est beaucoup plus hardcore sur le piano, c'est beaucoup plus Houdini! Pas le groupe Whodini, mais le magicien! Ce qui me manque le plus du coté rap, c'est juste d'enregistrer les raps, de retranscrire ce qu'on a dans la tête ce jour-là, de le mettre en rime, de travailler le flow et tout ça. Pour moi, il y a toujours le coté "casse-tête"… Mais je pense que vous allez voir l'intensité que je mets avec le piano, je suis capable d'aller beaucoup plus loin.
Si j'étais obligé de faire une battle de rap aujourd'hui, même avec New Flesh, un vrai match avec New Flesh, je sais que je peux être plus drôle par exemple… Mais en tant que batlle de rappeurs, je ne suis même pas sûr que je peux gagner. Par contre, si demain il fallait que je bataille au piano… N'importe quel pianiste, je le détruis! Je suis sûr, même sans être plus drôle, je le détruis! Après pour les rappeurs, je ne sais pas… Ca ne veut pas dire que je ne vais plus rapper, mais avec le piano je peux aller beaucoup plus loin, être bien plus intense.
HHC: Sinon, dans le rap des années 90, pas mal de producteurs ont samplé du piano. Est-ce que maintenant, en tant que pianiste, tu aimerais être samplé?
G: Oui, ça me ferait très plaisir. RZA a fait de bons trucs avec le piano. Il y a certains accords sur "Solo Piano" où j'ai déjà un peu la boucle qui est dans ma tête. Je sais que j'ai déjà été écouté par 2-3 artistes déjà. Tu vois, Prefuse 73 m'a dit qu'il écoutait "Solo Piano" en ce moment. Je voulais lui envoyer un mail du genre: "Vas-y, fais des instrus, je suis ouvert". Et après, il y a ce mec qui fait de la techno… Derek Carter?... Un mec de Chicago qui, apparemment, a entendu les morceaux de "Solo Piano" et les a mixés en live. J'adore l'idée!
HHC: Tu travailles actuellement sur le solo de Tékilatex, peux-tu nous livrer des informations dessus?
G: (ndlr: un large sourire apparaît alors) C'est un projet qui me tient beaucoup à cœur. C'est l'album solo de Téki mais on a tout écrit ensemble. Je suis un peu en featuring en train de chanter mais il faut que je vous dise pour commencer qu'il n'y a que deux morceaux rappés. Tout le reste est chanté. C'est vraiment un album de pop! Téki chante! Il chante comme tu ne vas pas le croire. C'est un chanteur magnifique. Déjà sur "Bâtards Sensibles", presque tous ses couplets sont chantés. C'est fou, ça va vraiment surprendre les gens.
HHC: L'album va sortir sur quel label?
G: On est en train de voir ça, mais ce qui est sur c'est que ça va sortir sur un vrai label de pop. Ceux qui connaissent Téki vont entendre la "saveur rappeur". C'est toujours fait avec l'attitude du rappeur. Je ne veux pas exagérer non plus, ce n'est pas Michel Delpech! Mais musicalement ça va vraiment surprendre les gens. C'est très joyeux, il n'y a aucun gros mot mais c'est très hardcore quand même. Moi, j'adore les trucs qui sont vraiment hardcore, mais qui sortent des sentiers battus et de ce que l'on a coutume de considérer "hardcore". C'est pour ça que j'essaie de faire un album de piano qui est hardcore. C'est aussi pour ça que je fais un morceau pop avec Téki et avec un featuring de Lio… Un featuring avec Louis Garrel aussi, l'acteur, c'est le fils du cinéaste très connu (ndlr: Philippe Garrel). Il y a deux morceaux où je chante et un duo avec Feist.
HHC: Tu apparais aussi sur le dernier album de Buck65…
G: (ndlr: il coupe) J'aime pas. J'ai fait ça avant de le connaître. J'ai été en studio, j'ai joué très peu de piano, sur 2-3 titres tout juste. Et après, je me suis rendu compte… Ils lui ont demandé dans les Inrocks: "Vous voulez faire un album pour les francophones, c'est pour ça que vous demandez Gonzales?", "Oui, c'est un musicien vraiment énorme mais surtout c'est un ami." J'étais là: "Pffff, what the fuck! On se connaît même pas". Ca m'a déçu. En français, vous n'avez pas un bon mot pour beef, alors avec Téki, on se disait: "Embrouille ?", tu vois…
HHC: Tu veux beefer Buck65?!?
G: Non, pas vraiment. Il ne le mérite pas, je pense. Mais par contre, il y a des gens dans la chanson française… Je me demande c'est quoi le beef, parce que -M- par exemple, il m'a volé pleins d'idées comme le costume rose. Il y a plein de trucs comme ça qu'il m'a pris et comme c'est quelqu'un avec beaucoup plus de moyens que moi, il peut réussir mieux. C'est un peu comme David Bowie qui voit des trucs un peu underground et qui est capable après, juste en changeant un petit détail de reprendre des idées à son compte. Il est très connu pour ça, et -M- c'est un peu pareil. Donc, on a décidé (avec Téki) que quand il y a beef entre les artistes français désormais, ça ne s'appelle pas juste la viande mais le "Boris Viande". Alors moi, je me Boris Viande avec -M-. Avec Buck65 c'est plutôt… c'est frite quoi, c'est même pas viande!
HHC: Mais tu n'apprécies même pas "Vertex", "Man Overboard" et ses premiers albums?
G: Je ne connais pas. Franchement, je ne connais que les 3-4 morceaux sur lesquels j'ai bossé. Il m'a vraiment appelé très rapidement…
HHC: Quel était ton rôle au sein des Puppet Mastaz. Fais-tu encore partie de la troupe?
G: J'avais un petit rôle. Je ne faisais pas la tournée avec eux. J'ai rappé un peu pour eux. Sur le nouveau, je rappe aussi mais ça date. C'est des raps que j'ai enregistrés en 2003.
HHC: Tu as aussi travaillé avec Mocky…
G: Oui, beaucoup. Mocky a sorti son album après moi. Il est un peu moins connu mais Mocky m'a beaucoup influencé. C'est un peu embarrassant quand on me dit que l'on ressent beaucoup mon influence sur l'album de Mocky parce que c'est peut-être l'inverse, surtout à une époque où j'étais beaucoup influencé par lui. Son nouvel album va venir, il prend son temps pour éviter de trop taper dans le "plafond branché".
HHC: Enfin, une dernière question. Qu'est-ce qui t'intéresse en ce moment en musique, cinéma, littérature?
G: Je vois beaucoup de coffrets de DVD, de séries télé. Je ne suis pas très branché cinéma en ce moment. Je pense que le plus intéressant se passe dans des séries comme "Les Sopranos" ou des trucs comme ça. En littérature, des auto et biographies, de l'histoire mais pas vraiment de romans, strictly non fiction. En musique, j'écoute pas beaucoup de trucs… En terme de rap, je peux dire que le rappeur qui m'excite le plus en tant que figure de bande dessinée, c'est Juelz Santana.
HHC: Ah bon? Roc-A-Fella & co. aussi?
G : Les Diplomats c'est pas vraiment Roc-A-Fella. C'est aussi le rappeur préféré de Téki en ce moment. Il fait un truc… Je ne sais pas comment dire… Il fait le truc le plus frais et le plus créatif mais sans que ça devienne le truc le plus hip hop. J'aime surtout sa façon d'utiliser les mots, c'est assez microscopique, il faut bien parler anglais quand même.
Sinon j'écoute Xenakis, c'est un compositeur Grec des années 50/60 et c'est très très bien. C'est que des trucs en uni-son, ça veut dire qu'il n'y a pas d'harmonie, il n'y a qu'une mélodie et c'est très violent! (ndlr: il mime les sons violents) C'est très moderne. Mais si tous les producteurs de hip hop écoutaient ça pour sampler, je suis sûr que ça peut vraiment valoir le coup. Et sinon, j'écoute juste l'album de Tékilatex… et je fais aussi des sonneries de téléphones, alors j'en écoute beaucoup. J'en fais environ une trentaine par semaine. Parce qu'elles sont un peu nulles les sonneries, non? Alors, "Gonzo, to the rescue!"
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