Fondé en 2004 par Gordon Gieseking, Project: Mooncircle est aujourd'hui l'un des labels phares d'une scène underground allemande prometteuse à bien des égards. Ouvert sur le monde dès les premiers disques propulsés dans les bacs, Project: Mooncircle ne se fait pas prier pour rassembler un grand nombre d'artistes issus des quatre coins du monde et offrir aux auditeurs une vision d'un hip-hop qui embrasse des considérations stylistiques composites.
Gordon et Mr Cooper, producteur londonien et compagnon de travail du fondateur du label, ont accepté de répondre à nos questions afin de nous en dire un peu plus sur eux-même et leur passion. English version
Hip-Hop Core: Pouvez-vous présenter Project: Mooncircle et ce qui vous a poussé à créer ce label?
Mr Cooper: Gordon a créé le label en 2004 et il l'a vraiment dirigé seul jusqu'à 2007, environ. Project: Mooncircle a commencé comme un label qui sortait uniquement des compilations jusqu'à arriver où on en est maintenant. En 2006, j'ai rencontré Gordon qui était en pleine promotion d'une soirée durant laquelle j'allais joué à Dresden. On a parlé du pressage de mon premier album, "Amongst Strangers", en vinyl pour le sortir sur PMC (Project: Mooncircle). Je crois qu'il parlait de sortir l'album de Seven Star à peu près à la même période.
J'ai été réellement impliqué à partir de 2007, je travaillais au mastering de plusieurs sorties. Début 2008, j'ai rencontré à nouveau Gordon et on a commencé à travailler plus étroitement. En plus du mastering, je travaille maintenant à la recherche de nouveaux artistes et de nouveaux albums, je parle avec eux – une sorte de rôle de A&R. Nous discutons ensemble de tous les aspects du label. Ce qui me permet de rester vraiment impliqué dans ce travail c'est ma passion pour la musique. Pour moi, le label n'a pas vraiment de ligne de conduite ou quelque chose dans ce genre. Je pense que c'est trop subjectif pour avoir un véritable sens: nous travaillons avec des artistes vraiment différents, chacun amène un point de vue tout à fait personnel... Mais je crois que Gordon serait en désaccord avec ça! Pour moi, nous sommes un label qui défend la musique que nous aimons. Nous sommes plus proche d'un label de hip-hop, mais je pense que nous pourrions bifurquer dans le futur si nos goûts changent et évoluent.
HHC: La première fois que j'ai entendu parler de PMC, c'était en 2006 avec la sortie de la compilation "Calderas Of Mind" réalisée conjointement par des rappeurs et des producteurs américains et allemands. On y retrouvait des gens de PMC et des artistes issus de Botanica Del Jibaro, de Miami (CYNE, Soarse Spoken, Seven Star,...). Comment t'es-tu décidé à monter une telle collaboration avec des musiciens établis de l'autre côté de l'océan Atlantique?
Gordon: J'ai grandi sous le contrôle du système politique mis en place par les Soviétiques, en RDA. Fria (La Mano Fria, qui dirige le label Botanica Del Jibaro) a connu la même expérience en Colombie. Ça nous a rapproché. BDJ (ndlr: Botanica Del Jibaro) a été le premier label a vraiment compter pour moi. J'ai travaillé pour Botanica Del Jibaro en tant que promoteur et designer pendant un long moment. La Mano Fria et moi, nous voulions tous les deux nous concentrer sur le hip-hop et la musique électronique, il y avait des similarités dans nos deux approches. Et puis nous avons travaillé sur plusieurs sorties en tandem, séparant en deux les tâches à réaliser pour être plus fort que si nous étions restés chacun de notre côté à travailler sur des sorties individuelles. Fria est souvent au Japon et a plein de contacts là-bas. Moi je suis en Allemagne et j'ai pas mal de contacts ici et en Europe. La collaboration a été une bonne chose pour nos deux labels, afin de prendre plus de poids dans nos territoires respectifs. Des gens comme Stres, le group Antennae ou Soarse sont vraiment talentueux et j'aimerais davantage de MC's comme ça sur PMC... PMC, BDJ et Areapaz, tout ça c'est plus que simplement de la musique.
HHC: Comme DJ Scientist (que nous avons interviewé il y a quelques semaines), Gordon tu es un DJ allemand mais aussi un pur produit des 90's si on peut dire ça comme ça. J'ai lu que tu avais commencé le DJing vers 1992. Peux-tu nous raconter ton chemin au cœur des 90's et ce qui t'a conduit à cette pratique?
G: Ouai, Sci... Big up! La différence entre Sci et moi c'est que j'ai grandi en Allemagne de l'Ouest et c'était plus simple d'écouter et de trouver du hip-hop durant les 80's à l'Ouest qu'à l'Est (ndlr: en fait, DJ Scientist est originaire de Munich et a donc grandi en Allemagne de l'Ouest aussi). Je ne veux pas être trop tragique dans mon propos mais c'était difficile de faire, d'écouter et de pratiquer n'importe quel élément du hip-hop parce qu'à chaque pas il y avait un gars de la STASI qui nous surveillait. Mon père achetait pour moi des K7 au marché noir de Berlin... Des gars comme Kurtis Blow ou Marley Marl pour environ 50 marks - environ 15 euros. Merde, c'était dingue mais j'aime me remémorer le hip-hop tel qu'il était à cette époque.
J'ai commencé à faire le DJ dans les années 90, j'avais travaillé dur en tant que charpentier pour m'acheter ma première 1210! Ma période préférée, ça a surement été entre 94 et 98. Ces quatre années me manquent vraiment. Des artistes comme Rezidue, Artifacts, SOS, Street Smartz, Kamakazee, Group Home, Gangstarr, Jeru, Bahamadia, A Tribe Called Quest, Mad Skillz, Mic Geronimo, Cash Money Click, Showbiz, Lady Champain, Lin Que, X-Clan, Tha Bulldogs, etc...! J'avais fait quelques tapes avec mon pote Step One et je me suis mis à écouter mon cœur – mon rêve était de créer mon propre label.
HHC: Tu as produit quelques morceaux pour Seven Star ou d'autres gens mais t'es pas vraiment concerné par la production. En fait, tu as surtout été impliqué ces dernières années dans beaucoup de projets underground (au sein de Subversiv avec Xndl, dans l'équipe de graphistes Beta Bodega Coalition,...). Peux-tu nous parler un peu de ça?
G: Haha. ok, d'abord: je ne suis pas un producteur. Jamais je ne voudrai l'être! J'ai fait quelques instrus pour des amis comme Seven ou CYNE par le passé mais je ne me considère pas en tant que producteur ou musicien. Je suis un graffeur old school et un peintre avant toute autre chose. J'ai fait des visuels pour des labels comme Warp, Subversiv, Botanica, Tres Records et pas mal d'autres. Je travaille avec de l'acrylique, de l'huile, des aérosols, des photos et un Mac. Je crois que c'est surtout ça ma philosophie. Je suis aussi un collectionneur de vinyls et un drogué de la musique.
HHC: L'année dernière, vous avez sorti quelques projets intéressants: les albums instrumentaux de Mr Cooper, du duo belge 40 Winks, une collaboration entre Strand & NonGenetic,... Parmi ceux-là, la collaboration entre Lil' Sci et MF Doom sur "Who Is This Man?" était une vraie surprise pour la plupart d'entre nous. Comment ça s'est passé pour faire naître ce projet sur Project: Mooncircle? Connaissiez-vous Lil' Sci ou Doom avant ça?
G: J'ai rencontré Lil' Sci il y a 3 ans, durant sa tournée en Europe. Il était intéressé par mon label. Il m'a recontacté un an après pour me demander de sortir un de ses albums pour l'Europe et le Japon. Je me suis dis: "Scienz Of Life sur Fondle'em c'était super, alors pourquoi pas?". J'ai écouté quelques uns de ses projets mais je me suis dis que j'étais pas prêt pour tout ses nouveaux trucs. Au début, j'ai annulé notre collaboration! Je me triturais vraiment le cerveau à ce moment-là concernant mes goûts musicaux et l'orientation du label. C'était stupide et frustrant pour tout ceux qui travaillaient avec PMC. Mr Cooper était un des premiers artistes sur PMC et il travaille désormais de plus en plus avec moi en tant que manager. Il a amené du changement, et il m'a changé moi aussi! John (Lil' Sci) est désormais un membre de PMC et nous voulons sortir encore plus de sa musique en 2009.
MC: Je serais intéressé de savoir pourquoi c'était une surprise pour toi? Je suppose que tu veux dire que Doom est une très grande figure? Pour moi, c'est logique cette collaboration avec PMC : il est très difficile pour des artistes de trouver des labels qui acceptent de presser leurs albums sur double vinyl, sur CD et en format digital avec des artworks tout en couleurs. PMC le fait. Beaucoup de gens nous envoient des démos, et pas mal en provenance d'artistes très connus. Je pense que ça montre que nous devenons de plus en plus fort et reconnu en tant que label ces derniers temps.
HHC: Pour répondre à ta question, ce fut une surprise pour moi dans le sens où Lil' Sci, MF Doom et PMC ne travaillent pas forcément avec les mêmes personnes. Je sais que c'est un tout petit monde, en réalité, mais je ne pensais pas qu'il y aurait cette opportunité de voir Doom sur un label allemand comme PMC l'année dernière. Ceci dit, je tiens à ajouter que ce fut une bonne surprise de toute façon. Quelles sont vos relations avec les gens de chez HHV.de? Il me semble que tu as travaillé pour eux, Gordon, n'est-ce pas?
G: Je travaille toujours pour HHV.de en tant que manager Label / Distribution mais aussi en temps que graphiste sur certains projets. Je suis fier de mes collègues et de cette entreprise. Ils sont d'ailleurs plus que des collègues pour moi.
HHC: Est-ce que ton travail pour PMC est un emploi qui t'occupe quotidiennement?
G: Oui, gérer le label nécessite une attention de tous les instants parce que le marché est en train de ralentir de plus en plus... J'espère que nous parviendrons à survivre à ça. De grands labels comme Subversiv ont déjà fermé leurs portes et beaucoup de mes potes me manquent! Xndl, Mr Supreme de Conception Records, Gab de M3rck et beaucoup d'autres. Tout ce que je peux dire c'est que je ne suis pas seul à emprunter ce chemin difficile pour le label, n'est-ce pas Paul?
MC: Pour ma part, je travaille pour le label quand mon boulot de tous les jours me le permet. C'est la même chose pour Gordon mais comme il travaille pour HHV, ce job et la gestion de PMC se chevauchent de temps en temps. Et puis il n'est pas aussi fainéant que moi! Néanmoins, ça n'est pas une carrière ou un business pour nous. Nous ne faisons pas de bénéfices, c'est avant tout une passion et un hobby pour nous. Sortir de la musique à cette échelle (1000/2000 copies) ne peut pas permettre de dégager quelque argent que ce soit. Si une sortie nous est profitable, ce bénéfice est divisé en 2 entre l'artiste et le label et la part qui nous revient, nous la reversons sur un compte en banque pour financer nos sorties futures.
HHC: Début mars, vous avez sorti une nouvelle compilation, "Silent In Truth", avec des gens qui n'avaient encore jamais participé à quoi que ce soit sur votre label (Dday One, Carlo, Mat Young,...) mais aussi des artistes signés sur PMC. En regardant le tracklisting, j'ai l'impression que "Silent In Truth" s'est construit en partie grâce à une variété dans les styles musicaux représentés. Est-ce que ça correspond à votre désir de mettre sur pieds un label éclectique ou alors suivez-vous ce chemin sans réellement penser à tout ça?
G: Coops est plus à même de répondre. Il a élaboré lui-même toute la compilation. Je me suis simplement occupé de ce qu'il y a autour et de l'artwork.
MC: Je me suis occupé en grande partie du "recrutement" des nouveaux artistes présents ici mais Gordon et moi avons discuté de tout ça ensemble. Je ne dirais pas qu'il s'agit là d'une réelle intention de vouloir être éclectique. Notre intention est avant tout de sortir de la bonne musique. Les morceaux de la compilation représentent une addition des goûts musicaux de Gordon et de moi-même. Personnellement, je ne pense pas qu'elle soit si éclectique que ça d'ailleurs. Chaque morceau a un véritable lien avec le hip-hop en quelque sorte. Je pense que le but ici est de présenter une photographie des artistes présents sur le label; des artistes déjà présents dans notre catalogue et d'autres dont les projets futurs sortiront aussi sur PMC. Certains d'entre eux ont juste apporté un morceau et n'ont pas d'album prévu. C'était juste une histoire de feeling au moment où nous avons rassemblé les pistes pour le tracklisting.
HHC: Combien de gens sont impliqués dans le fonctionnement quotidien de Project: Mooncircle?
G: Mr Cooper, Thomas (de HHV.de), moi-même et parfois La Mano Fria.
HHC: Gordon, étant membre de Beta Bodega Coalition, tu es vraiment impliqué dans le travail autour des artworks, du graphisme,... Peux-tu nous parler un peu de ça? Sur le site de PMC, au sujet des musiciens signés sur PMC, il est indiqué "Pas seulement musical mais aussi visuel", et vous avez une espèce de pool d'"artwork artists" pour vos sorties. Quelle part prend l'identité visuelle sur Project: Mooncircle?
G: Je suis designer pour des labels, des lignes de vêtements, des entreprises de skateboards. J'ai travaillé sur différents styles. Et c'est important pour moi de rassembler une large variété d'influences en provenance du monde entier – du "monde en développement" en grande partie.
J'étais à Freetown, en Sierra Leone, il y a quelques années et j'ai vu la réalité de la pauvreté, de la lutte au quotidien. Je ne veux pas sortir les trucs habituels comme "Cette expérience a changé ma vie" mais j'ai beaucoup appris au sujet de la condition humaine. Les gens pensent que je suis trop politisé, trop sérieux mais je ne peux pas sortir de la musique ou de l'art en général qui n'a pas un message pour les auditeurs ou ceux qui regardent ce qu'ils ont devant les yeux.
Le hip-hop est une sous-culture et le mouvement a besoin d'un message, d'un concept qui donne du sens. La scène actuelle est complètement renfermée sur elle-même – chaque MC ou producteur veut danser, boire, baiser et c'est tout. Je ne peux pas changer l'état d'esprit de tout le monde, ça n'est pas ce que je recherche à faire. Mais je peux par contre botter le cul de certains jeunes qui débarquent pour essayer de construire un futur meilleur!
HHC: J'avais demandé la même chose à DJ Scientist mais je pense que ça pourrait être intéressant de connaître votre point de vue: en tant que petit label qui essaie de se développer et de promouvoir des projets musicaux intéressants, quelle est l'enseignement le plus important que vous a apporté le business de la musique? Quel est le quotidien d'un petit label en ces jours de grande difficulté économique?
G: Hum... Pour répondre à ta première question, je dirais "Ne fais pas confiance tout de suite à chaque artiste ou à chaque partenaire avec qui tu travailles". Je sais que ça peut paraître dingue mais j'ai rencontré beaucoup de gens biens mais aussi beaucoup d'égoïstes. Un label comme Subversiv a mis la clé sous la porte parce que des mecs de Belgique ou des Etats-Unis ne travaillaient pas assez pour le label. The Offbeaters étaient des gens généreux mais leur plus grosse erreur a été de se rapprocher de crétins. Par exemple, des gens qui veulent avant tout leurs copies vinyl sans jamais faire le travail de promotion derrière. Ils travaillent juste pour eux-même et des gens un peu naïfs comme Xndl et moi-même continuons à organiser des tournées pour eux et à presser des centaines d'exemplaires pour eux. Les labels et chacune des parties impliquée dans l'industrie du disque ne sont pas forcément de mauvaises personnes. Mais mes collègues, amis et partenaires savent de qui je parle. Et ces gens-là me désespèrent vraiment.
MC: En ce qui me concerne, j'ai appris que c'est de plus en plus dur de faire de l'argent en tant que musicien "underground". Ça n'est pas la raison pour laquelle je fais de la musique mais c'est difficile de travailler des centaines d'heures pour produire un album sans avoir aucune contre-partie financière en retour. Et c'est inquiétant de voir que de moins en moins de gens achètent de la musique pour supporter les artistes qu'ils aiment. Ça me rend encore plus furieux de voir des blogueurs qui postent des albums entiers téléchargeables gratuitement et illégalement. Ces gens-là affirment qu'ils aiment la musique et certains artistes mais ils encouragent activement des gens à pirater la musique, à leur dérober de la moindre petite satisfaction qu'ils peuvent avoir.
Concernant la vie de tous les jours du label, Gordon et moi travaillons dans nos jobs respectifs et, en rentrant le soir chez nous, nous envoyons des e-mails pour coordonner les sorties du label et tout le travail à réaliser. Quand nous sortons un disque, nous espérons vraiment qu'il va marcher. Nous devons être vraiment prudents concernant notre sélection de sorties. Si nous aimons un album mais jugeons qu'il ne vendra pas, nous nous devons de refuser de le sortir ou de le laisser en suspend pendant un moment. Nous devons aussi alterner des sorties d'artistes installés avec des sorties d'artistes inconnus. Les temps sont dur pour quelque business que ce soit, mais la musique underground est en récession depuis des années. Depuis que le téléchargement P2P est arrivé: les problèmes et les difficultés ne sont pas nouvelles mais les choses deviennent plus difficiles.
HHC: En plus des gens avec qui vous avez déjà travaillé, quels sont les musiciens que vous voudriez voir sur PMC? Dans un monde imaginaire, quels sont les noms qui apparaissent sur une compilation de Project: Mooncircle?
G: Hmmm... Je travaille aujourd'hui avec des mecs que j'écoutais quand j'étais gamin. Je peux trouver certains de ces gars dans ma collection. C'est très bizarre! Je suis vraiment très heureux des artistes présents sur le label. Rêver de sortir des albums avec des gros noms, c'est beaucoup trop pour moi. Que ce soit des talents encore inconnus ou des artistes reconnus, à chaque fois c'est un grand plaisir pour moi!
MC: Bien sûr, il y a beaucoup de musiciens reconnus qui, pour moi, font de la musique incroyable, par qui je serais vraiment épaté, de qui je serais vraiment fier s'ils voulaient une sortie sur PMC. Mais dénicher de nouveaux artistes doués et leur offrir une plateforme pour démontrer tout leur talent et le travail réalisé via une ou plusieurs sorties, c'est ce qu'un petit label comme PMC se doit de faire pour moi. Et c'est ce que je trouve le plus gratifiant.
HHC: En quatre ans d'existence, Project: Mooncircle c'est environ 20-25 sorties et beaucoup d'artistes qui ont travaillé avec le label. Est-ce que ça correspond à ce que tu imaginais au départ, Gordon? Que pensais-tu après la sortie du tout premier maxi "Wisdom In Chains" en 2004? Pensais-tu que tu aurais accompli tout ce travail quelques années après la création du label?
G: Jamais je n'aurais pensé ça... Et toi Paul? Je suis fier et je vais faire mon possible pour que le label reste fort pour promouvoir de nouveaux projets et de nouveaux artistes talentueux.
MC: Quand Gordon et moi nous sommes rencontrés pour mettre un de mes morceaux sur la première compilation, je pensais que le label ne durerait que le temps d'une sortie. Un long chemin a été parcouru depuis et je suis vraiment content de faire partie du développement de tout ça.
HHC: Récemment, vous avez sorti une réédition de l'album de Disc System et Inner Science "Disc System Meets Inner Science" d'abord publié par ROMZ Records au Japon il y a deux ans. Gordon, est-ce le DJ en toi qui a décidé d'offrir un peu plus d'exposition à cet album?
G: Ah oui, C'est un peu comme ça que je le vois mais l'idée de cette sortie c'est Coops qui l'a eu. Tout ce que je recherche, pour ma part, ce sont de bonnes sorties en vinyl!
MC: En fait, j'ai joué avec ces gars (Inner Science et Disc System) à Tokyo. J'ai vraiment été marqué par leur musique. Une musique réellement originale et incroyable. Quand je suis rentré chez moi, j'ai cherché à dénicher l'album mais il était uniquement disponible en CD et seulement au Japon (via ROMZ). J'ai pensé que ça pourrait être excellent d'avoir cet album publié en vinyl par PMC, pas seulement pour des DJs mais parce que le vinyl est le format que j'affectionne le plus. Je voulais aussi que des gens en-dehors du Japon découvrent ces artistes. Ils sont vraiment talentueux mais ils n'ont pas assez de présence en Europe. J'espère que cette sortie sur PMC va les aider un peu à ce niveau-là.
HHC: Que pouvons-nous attendre de Project: Mooncircle en 2009? Quels sont les prochains projets à voir le jour? Quelles sont vos ambitions pour les deux, trois ans à venir?
G: Les projets à venir: un tout nouveau 7" de John Robinson a.k.a. Lil' Sci featuring Lewis Parker intitulé "A Place Called Home" (ndlr: disponible le 3 avril prochain). Un EP de The Q4 avec Arts The Beatdoctor des Pays-Bas, un album de Dday One et un tout nouveau LP de Scienz Of Life en mai (ndlr: le duo formé par Lil' Sci et ID 4 Winds).
MC: Il y a beaucoup de projets déjà dans les tuyaux et nous avons pas mal d'albums envisagés en plus de ce qu'a mentionné Gordon. Néanmoins, beaucoup de ces albums sont réalisés par des artistes inconnus et avec les difficultés actuelles, nous devons être très prudents pour chaque sortie. Je ne veux pas divulguer les noms de ces musiciens pour parer à toute déception si jamais nous devons annuler un ou plusieurs projets pour certaines raisons. Mais nous avons des trucs très forts!
HHC: Maintenant, c'est à vous de clore l'interview: vos derniers mots?
G: Auditeurs, musiciens, tout le monde: merci pour votre travail, votre musique, votre amour et votre vision de la vie! Je suis fier de faire partie de tout ça.
MC: Merci pour l'interview et merci aux gens qui achètent nos disques et qui viennent à nos concerts.
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