Quelques mois après "The Essence Of J-Rawls", les Lone Catalysts (J-Sands & J-Rawls) peuvent enfin montrer au grand public leur valeur en tant que groupe à travers les 70 minutes de ce "Hip Hop" sobrement mais justement nommé, qui regroupe nouveaux et anciens titres.

Connu pour ses productions jazzy, J-Rawls n'a pas changé sa formule et tant mieux pour les puristes. Classiques mais bien sentis, ses instrumentaux gardent la teinte unique qui est la marque de fabrique de ces représentants de Columbus, Ohio, depuis leurs premiers maxis. Les boucles de jazz tournent à merveille et, en privilégiant des formats courts, il montre qu'il a en stock de quoi satisfaire tous les nostalgiques des années 90. Il n'innove pas beaucoup mais en tout cas il a du savoir-faire et du talent, et on ne peut rien lui reprocher (si ce n'est un petit recyclage de Tribe sur 'The Place To Be'). Il donne à l'album une cohérence sonore rare en ces temps de collages indigestes. Bravo à lui.

J-Sands est quant à lui fidèle à lui même : une voix claire, un flow limpide et assuré, des rimes simples et des textes remplis de sens voire engagés ('Politix', 'X-Tinction'). Pas le meilleur des MC's mais le parfait complément aux compositions inspirées de J-Rawls pour former un duo marquant et équilibré à la Pete Rock & CL Smooth. A leur crédit, on peut aussi remarquer que l'on sent que les deux compères connaissent bien la scène tant les morceaux et les refrains semblent taillés pour laisser la place à une réponse du public, avec quelques clins d'oeil à la old school ('3 Years Ago'). Pas besoin de featurings à la pelle dans ces conditions : seuls Talib Kweli et Rubix prennent le micro le temps d'un morceau d'anthologie.

Bref, les Lone Catalysts prouvent que l'on peut faire de grandes choses sans se compromettre et sans altérer son art. En plus, on ne peut que saluer la démarche indépendante qui les à mener à rester dans leur état pour monter le label B.U.K.A. sur lequel sort aujourd'hui ce recueil "Hip Hop "de haute qualité à se procurer absolument. Du bel ouvrage.

Cobalt
Août 2001