Après le succès rencontré par les Lone Catalysts au niveau international, il leur est apparu naturel d'en faire profiter leur Ohio natal. C'est donc par le biais de leur label qu'ils nous font découvrir quelques talents régionaux peu connus mais néanmoins bons. BJ Digby (Holmskillit), Usef Dinero (vu chez Asheru & Blue Black), O Sharp, Prime et bien sur J-Sands et J-Rawls sont les seuls artistes présents sur cette compilation qui bénéficient déjà d'un nom dans nos contrées.

Intelligemment, les Lone Cats ne nous présentent pas ici une réunion de photocopies miniatures d'eux-mêmes mais bien une brochette de rappers aux personnalités différentes qui ont eu l'occasion de faire ce qu'ils voulaient sur leur morceau. En effet, même si le crew BUKA est bien présent, le reste du casting ne s'est pas fait par les voies trop souvent empruntées du copinage mais bien sur démos… sur la musique et le talent ! J-Rawls a même résisté à la tentation de nous servir un "The Essence Of… Vol.2" et laisse ici la place à J-Sands (cf. le fatal 'North 15212' de Ze Man) et à de nouveaux producteurs, ne s'accordant qu'un titre ('On Course' avec LG et J-Sands au micro). On obtient donc une collection de titres aux ambiances… et aux réussites très variées.

Les quelques groupes gangsta présents font pale figure au niveau des textes et de l'originalité ; que ce soient Zhado ou 151 avec les répétitifs et déjà mille fois entendus 'Who Am I' et 'Out For Blood'. Heureusement la plupart des autres emcees ont préféré se concentrer sur des thèmes moins idiots ou en tout cas plus hip-hop : egotrip, introspections ou histoires de rue. Rien d'extraordinaire mais les flows sont bétonnés et suffisent à notre plaisir. Niveau musical, on retiendra le nom de 2 producteurs : Rashad et Usef Dinero (qui confirme tout le bien qu'on pouvait penser de lui après "Soon Come…") grâce à leurs instrus gorgés de soul. Ils produisent les plus grosses réussites du Lp : le jazzy 'In/Exhale' de la miss Afaliah Afelyone, le 'Super Soul' de The 3rd et la bombe underground 'Surrender' du précité Brian J. Digby. Mais la palme revient à l'autobiographique et nostalgique 'Rewind' du surdoué emcee-producteur-arrangeur Prime… qui nous avait déjà marqué il y a un bon bout de temps sur le premier volume de "Lyricist Lounge".

Au final, "Bringing It Home Vol.1" est une compilation intéressante mais assez inégale. Pleine de bon son mais loin d'être renversante et indispensable. A vous de voir maintenant…

Cobalt
Janvier 2002