Concert
Cage

Samedi 11 janvier 2003, il est 21h lorsque s'ouvrent les portes du Lieu Unique situé à Nantes. On entre rapidement et se colle au premier rang. La salle se remplit au fur et à mesure sur un fond sonore de Smut Peddlers histoire de nous faire patienter gentiment. A notre stupéfaction toutes classes d'âge sont présentes ici comme si, pour certains, ils s'étaient trompés d'endroit. Une constatation qui, néanmoins, n'empêchera pas à ce que la soirée se déroule dans un climat chaleureux.

Une vingtaine de minutes plus tard Dj Grazzhoppa apparaît accompagné d'une ravissante demoiselle pour quelques réglages rapides sur les platines pré-installées. Il ne tarde pas à lancer la sauce seul et à nous démontrer ses talents avec une sélection de quelques morceaux assez coriaces et variés. Ainsi passant de Eazy E à El Da Sensei avec quelques passes-passes et des scratchs explosifs il fait tout de suite réagir le public qui hurle et qui bouge dans tous les sens. Environ une heure et demie passée le DJ a accompli sa mission en réussissant à chauffer la salle comme il le faut et en nous livrant donc un bon avant goût du spectacle qui nous attend...

La charmante Deejay revient pour nous mixer quelques sons old school comme Eazy E, (apparemment apprécié du groupe de DJ de par sa diffusion), ou plus moderne avec un 'C.I.A. Is Tryin' To Kill Me' de Non Phixion, 'Ghostwriter' de RJD2 et encore quelques titres funky qui motivent la foule à bien rester éveillée tout au long de la soirée. Elle stop le son pour une entracte nous laissant à peine le temps de siroter une bière et de se remettre de cette première partie déjà riche en émotion…

Un peu plus tard, Dj Grazzhoppa nous revient cette fois ci accompagné de Mr Greedy, Smimooz et Dj Juice formant à eux quatre le groupe Disco Ducks. Chaque Dj's à son poste, ils nous mixe une série de morceaux éclectiques passant de Bongo Band avec 'Apache' à l'instru 'Ugly' de Timbaland. Les quatre Dj's sont bien coordonnés et se donnent à fond sur les platines. Résulte un public fin près à accueillir comme il se doit l'attraction principal de la soirée qui se fait d'ailleurs plus qu'attendre…

Il est minuit passé lorsqu'une voix balançant "Hi France" retentit dans la salle. Tout le monde ou presque sait à quoi s'attendre et l'hésitation ne se fait plus ressentir lorsque surgit de par la droite Cage. Il commence à rapper brutalement comme sur un 'Too Much' qui l'introduit de façon direct et spontané. Il nous demande de lever les mains en l'air et nous arrose d'eau tout en crachant 'Crowd Killa' qui nous incite obligatoirement à bouger sur son refrain surpuissant. Insulte et provocation bien sûre présentes dans ses morceaux il place un petit "Fuck you french… you don't like me ?!" histoire de bien nous stimuler pour encore plus se déchaîner sur les morceaux qui vont suivre. Ceci réussit car après avoir vider sa troisième bouteille d'eau sur la foule l'ambiance est à son apogée, Cage tape un break et laisse place au Disco Ducks encore une fois.

Impatient à l'idée de le revoir monter sur scène on trouve cette interlude presque trop longue même si elle dure qu'une vingtaine de minutes… Lorsque 'The Trailor' débute sur la voix de Camu Tao on s'attendait à le voir débarquer mais finalement petite déception lorsque c'est Cage qui réapparaît seul, sans son compère, et qui poursuit des titres du "NightHawks" en solo. L'excellent 'N.R.A.' met le feux avec ses sirènes de polices au refrain et 'Cop Hell' fait qu'accentuer la puissance que Cage détient au niveau de son flow… Tout se calme lorsqu'il introduit son terrible 'Agent Orange', titre révélateur pour lui à l'époque où il collaborait encore avec Necro justement producteur du morceau. Il commence tout doucement avec les fameuses paroles "There was me Alex.." et explose sur son couplet démoniaque. La fin est proche lorsqu'il annonce qu'il est fatigué et qu'il quitte la scène en nous remerciant d'être venu le voir… Les Dj's reprennent alors les platines mais pas du même avis, tout le monde rappelle Cage aussitôt. Quelques minutes plus tard il revient en disant qu'il n'a pas encore fait assez de disques pour durer aussi longtemps mais qu'il va faire un effort pour nous. Il nous offre alors un freestyle en bonus et repart cette fois ci pour de bon.

La soirée s'achève sur quelques mixs de Disco Ducks et tout le monde repart tranquillement de son côté majoritairement content du show qui leur aura été offert. Cage a vraiment bien assuré ce soir là et c'est quelque chose à voir car au niveau performance scénique je pense que c'est un monstre. Certes il ne bouge pas beaucoup mais son flow et sa voix restent intacts tout du long et il n'hésite pas à faire partager ses idées avec le public en lui demandant par exemple s'il aime ou non la police. Ironie du genre comme lorsqu'il n'accepte pas un joint proposé par un spectateur en disant qu'il n'a pas le droit en concert… Le public devrait tout de même être avertit car même si les paroles ne sont pas vraiment comprises, les attitudes du rappeur ou même des spectateurs pourraient en choquer plus d'un. Alors les parents emmenant leur fils de huit ans voir Cage devraient éviter, ceci est un spectacle réservé à des gens amateurs du style non pas à des personnes voulant juste sortir leurs enfants. De façon plus explicite, je vois mal un père et son fils reprendre après Cage "kill a COP" ou "If you want PUSSY, if you want WEED"… Essayez plus le dernier Walt Disney…

Rikem
Janvier 2003

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