Necro est né et a grandit à Brooklyn, New York, dans les appartements de Glenwood. Etant petit il passait son temps à se battre, pratiquer toute sorte de sports ou bien s’occuper à tuer des fourmis en les brûlant...
Quelques années passées ils déménagent, sa famille et lui, à Canarsie un peu plus loin toujours dans Brooklyn. C’est à l’âge de quatorze ans qu’il va commencer à s’intéresser de près aux rimes à force d’entendre son frère ainé (Ill Bill) en enchaîner. Il va tout de suite réaliser qu’il peut apporter quelque chose d’original et de renouveau au Hip Hop. Il veut contribuer à cette forme d’art et pour cela il va s’entraîner tout les jours à inventer et à perfectionner de nouvelles rimes jusqu’à ce qu’il se fasse renvoyer du South Shore High School à cause d’une bagarre.
Courant ‘90 il va sortir sa première démo et gagner une “demo battle contest” dans l’émission de Stretch Armstrong et Bobbito sur WKCR 89.9FM. Il achétera en ‘91 un Ensoniq EPS pour pouvoir produire des sons morbides tout au long de ses journées désormais consacrées rien qu’à sa musique. Il s’était déjà enseigné lui même des instruments depuis l’âge de dix ans ce qui a pu qu’approfondir ses connaissances niveaux élaboration de “beats”.
C’est à partir de ‘93 que Necro commence à rapper brutalement d’une façon extrémiste sur des instrus obscures et glauques. Il va resortir une démo intitulée "Do The Charles Manson" qui ne le fera pas plus remarquer que ça et s’obligera donc de dealer de la drogue à côté pour pouvoir quand même survivre. Il est encore jeune et continue de grandir dans une famille à problèmes avec des lacunes de compréhension entre ses différents membres. L’avenir de Necro semble mal destiné même s’il garde lui même espoir de pouvoir un jour devenir une influence à son tour tout comme le sont les Ghetto Boys et Kool G. Rap pour lui.
Il fait bien de croire en lui car en ‘94 il débarque encore une fois en live sur le fameux Stretch and Bobbito show. Les rimes qu’il catapulte sont directement considérées comme légendaires aux yeux des premiers fans. Il participe désormais aux meilleures émissions new yorkaises comme celle du Wildman Steve and DJ Riz show sur WBAU 90.3FM en ‘95. Necro sent la reconnaissance à plein nez lorsqu’il entend des jeunes de 15/16 ans reprendre ses freestyles. En effet, il y a rien de plus gratifiant pour un artiste que d’être repris par des jeunes fans et ça plait bien évidemment à Necro. Il se fait surtout connaître grace à internet qui fait émerger beaucoup de nouveaux talents underground justement. Le premier album qu’il produira en ’96, "No Tomorrow", sera celui du groupe Non Phixion composé d'Ill Bill, Goretex, Sabac Red et DJ Eclipse.
A l’issue de sa première véritable production sur un album il va être sollicité par de nombreux rappeurs tels que Cage, Al Tariq, Krist et Missing Linx. Il va faire vendre beaucoup de disque comme le single “Agent Orange” b/w “Radiohead” de Cage désormais devenu un classique underground à part entière.
Fin ‘96 il décide de se lancer en solo pour sortir un maxi appellé “Underground” b/w “Get On Your Knees” où il introduit des rimes hip hop pornographiques en reprenant parodiquement la voix de Dionne Warwick sur son refrain. Il reprend aussi les Beegees avec ironie sur “Underground”. Necro aime l’humour noir comme la violence gratuite et le sex salace qu’il exploite d’ailleurs dans ses lyriques plus qu’explicitent.
Après ça il s’essaye à la réalisation de films jamais fait auparavant par un artiste underground. Il réalise donc “187 Reasons Y” où l’histoire se situe dans les années ‘70. Le film coûte quelques milliers de dollars, dure 8 mn en noir et blanc et est distribué par Fat Beats. Il vendra plus de milles copies mais n’obtiendra jamais l’acquisition d’une major pour la distribution à cause d’une durée trop courte. Il recevra d’autant plus aucun support avec l’image anti-flics qu’il dégage à la fin du film lorsqu’un policier se fait buter d'une balle dans la tête.
Début ‘98 il sort un EP éponyme figurant les titres 'Cockroaches' et 'STD’s'. Courant ‘98 il réalise son deuxième film “The Devil Made Me Do It”, toujours avec comme thème principal les années ‘70 et la police. Il double le temps sur celui çi (16 mn) et le film est en couleur. Il le fait encore distribuer par Fat Beats.
Necro créé son propre label (Psycho+Logical-Records) pour sortir dessus en 2000 un LP intitulé "I Need Drugs" de 16 titres reprenant 3 anciens freestyles radio et comprenant des titres tels que 'Your Fuckin Head Split', 'Get On Your Knees', 'Underground', 'You’re Dead' feat. Ill Bill et son fameux 'I Need Drugs' (parodie du 'I Need Love' de LL Cool J) qui nous annonce tout de suite la couleur du morceau de part son titre. La pochette de son album coïncide particulièrement bien avec le titre puisqu’elle représente un drogué qui est d’ailleurs son oncle Howie en train de se préparer un shoot...
Il sortira aussi le clip de ce dernier où l’on peut justement apercevoir Uncle Howie et un autre accro se piquer les veines et fûmer de la drogue pendant que Necro rap ses textes à côté comme si de rien n’était. Il nous démontre donc à sa façon qui est plus que particulière comment les drogues détruisent des vies. Il revient l’année suivante pour nous cracher son venin sur son nouvel album "Gory Days" avec encore une fois la participation de son grand frère Ill Bill.
Rappeur, producteur, réalisateur, businessman, Necro l'éclectique. Sa qualité première est de pouvoir gérer tout ça en même temps. Rares sont les artistes capables de toucher à tout comme il le fait sans dépasser les limites de l’underground. Psychopathe, détraqué mental, pervers sexuel,... définissez le de ce que vous voulez mais sachez que Necro reste un artiste talentueux avec un style plus q’unique et hors-paire. Sa forte personnalité, restée fidèle à elle même, ne le trompe pas et il continue à s’investir pour le hip hop comme il le fait depuis ses début.
Rikem Octobre 2002