Un sticker collé sur la très laide pochette verdâtre de cet album nous prévient de ce qui nous attend : "A mutant hip-hop manifesto from mythic worlds of electronically altered experience...". Bill Laswell, vraisemblablement plus connu par les amateurs d'électro que par les B-Boys nous propose son deuxième projet intitulé "MATERIAL : Intonarumori", il se charge de l'essentiel des productions s'essayant à un hip-hop expérimental souvent teinté d'autres musiques.
Après un morceau - intro, on entre vraiment dans le vif du sujet avec 'Conspiracies', Kool Keith et KutMasta Kurt s'y montrent à leur niveau offrant un morceau de bonne facture. Suit 'Burnin'', très bon morceau où Flavor Flav fait bonne impression, PhonosycographDISK lui se charge avec habileté des scratchs tout comme sur 'No Guts No Galaxy', l'excellent morceau de cet opus avec l'ancien : Ramm Ell Zee qui fait meilleure impression que sur 'Intime' et 'Hisstory' respectivement premier et dernier morceau sur lesquels il se contente de parler. Une production de Mr. Len ne dépareillant pas avec celles de Bill Laswell fait de 'This Morning' un autre morceau de qualité où posent les Juggaknots.
Pour le reste 'Freestyle Journal' et 'Life Itself' avec The Ghetto Prophets, plus "classique" sans pour autant se démarquer de l'ambiance générale de l'album sombre et froide, sont les autres temps forts.
A part ça Extrakd et Eddie Def se retrouve à 3 reprises pour produire des "interludes" sans rappeur : 'Rodent Robots', 'Who Wakes the Rooster ?' et 'Snipers For Biters' pas vraiment hip-hop mais pas désagréables pour autant.
Voila pour le bon mais malheuresement il y a du moins bien comme 'My Style Is Ain't Got No Style' avec Nature Boy Jim Kelly voir du carrément désagréable : Killah Priest qui nous apporte leurs bonnes paroles sur les 6 minutes ennuyeuses de 'Temple Of The Mental', 'Mind Drift' avec Ahlill The Transcending Soldier et Alicia Blue, 'All That Future' avec Lori Carson ou 'Flow' avec Alicia Blue encore une fois.
Au final cet opus laisse un sentiment étrange, on est partagé entre des morceaux intéressants et d'autres sans intérêt. Si vous n'aimez pas trop l'expérimentation et les trucs "spés" n'essayez même pas de l'écouter ce serait une perte de temps en revanche si vous êtes ouverts à d'autres horizons que le hip-hop de "puristes" vous pouvez vous laissez tentez. Les miennes s'étant montrées moyennement réceptives, j'en conclus que ce disque n'est pas à mettre dans toutes les oreilles.
Dext Octobre 2002