Nouvelle signature du label Ill Boogie, Akbar avait séduit avec 'Hot Ya Hot' et 'Live Long' et on attendait de voir ce qu'il avait dans le ventre sur longue durée. On peut dire que ce "Big Bang Boogie" dépasse pour une fois toutes nos espérances et est une véritable déflagration.
Des textes intelligents et imagés, teintés de références hip-hop, cosmiques et religieuses révèlent une personnalité à part et font d'Akbar le plus sérieux et crédible héritier spirituel et microphonique du Rakim des débuts. A ce point... Pourfendant les wack Mc's ('No Suckas Allowed'), éduquant les masses sur les valeurs du hip-hop ('Hip-Hop Is...') et les origines de l'univers ('Driftin' Thru Space'), faisant preuve de réels dons de narration ('Mothaship'), Akbar est vraiment la révélation solo de l'année. M-Boogie a vraiment eu du nez en le signant. Car il est resplendissant tout au long de l'album. D'un flow limpide et magistral, il ne s'autorise aucune faute de goût et étonne par sa maturité et son apparente expérience.
Il tient l'album à lui seul sans aucune aide extérieure au micro, réellement né avec un micro dans la main droite.
La mécanique est vraiment bien huilée car Akbar a su s'entourer de concepteurs musicaux à sa hauteur, qui lui fournissent une cargaison de beats sur mesure marquant nos oreilles sans jamais prendre le dessus sur le flow d'Akbar. M-Boogie, DJ Revolution, This Kid Named Miles, Thes-One (de People Under The Stairs) ou le collectif TME ont tous travaillé leurs instrus comme des orfèvres. Alternant les tempos, collant à la personnalité d'Akbar et gardant, chacun dans leur style, la touche simple mais efficace qui plaira aux puristes sans effrayer les novices, ils sont pour une part importante dans la réussite de ce grand album.
Beats, lyrics, forme, fond : rien à jeter sur ce "Big Bang Boogie" d'exception qui s'affirme comme l'un des meilleurs débuts de cette année 2001 et comme une franche bouffée de fraîcheur. Il y a à boire et à manger pour tout le monde ici alors Live Long Akbar...
Cobalt Août 2001