Pourquoi parler de 50 Cent ? Pourquoi parler d'un rapper dont le dernier clip passe en boucle sur MTV et qui avant même d'avoir sortit son album tant attendu bénéficie d'un buzz considérable ? Attardons nous d'un peu plus près sur le personnage. 50 Cent est un suicidaire, un kamikaze insolent comme en on fait plus, de Ja Rule à Ghostface Killah tous en ont pris pour leur grade dans les verses assassins que 50 Cent a posé sur ces freestyles. Une impertinence qui lui a d'ailleurs valu 9 balles dans le corps, 50 Cent a frôlé la mort et il s'en sert d'ailleurs à merveille comme principal argument commercial. Le leader de G-Unit après avoir sortit "Guess Who's Back "en indépendant, signe sur Shady Records, ce qui a d'ailleurs poussé certains à le classer comme une des futures légendes de New York entre Biggie, Jay-Z et Nas. "Get Rich Or Die Tryin'" (littéralement : deviens riche ou meurt en tentant de le devenir) était l'album le plus attendu en ce début 2003, des fausses versions de l'album circulaient sur le net ; dès sa sortie il s'est d'ailleurs positionné en première place des billboards américains, un réel engouement qui n'est pas totalement inexpliqué…
Avec sa pochette qui ravira le public gay où figure un impact de balle qui n'atteint même pas notre super héros immortel, 50 Cent se la joue terminator du ghetto et n'est pas là pour rigoler. La distribution de baffes commence avec un 'What's Up Gangsta' bien produit où comme l'indique le titre du morceau, 50 Cent fait honneur à ses influences 'G'. Première grosse tuerie de "Get Rich Or Die Tryin'", 'Patliently Waiting' produit et en featuring avec Slim Shady qui ferait presque oublier que 50 Cent figure sur le morceau, une instru énergique où les deux compères se balancent des fleurs sur près de 5 minutes. S'en suit un 'Many Men' avec un 50 Cent mélancolique qui tente de nous faire pleurer, sans plus... heureusement le leader de G-Unit en remet une couche avec le gros hit radio qui tournait depuis un petit moment sur le net, la claque jiggy, le morceau qui animera vos fêtes entre amis (...) j'ai nommé 'In Da Club' où 50 Cent parvient à faire bouger des bitches sur un beat enflammé de Dre, impossible de ce détacher du refrain :
You can find me in the club, bottle full of bub
Look mami I got the X if you into taking drugs
I'm into having sex, I ain't into making love
So come give me a hug if you into to getting rubbed
50 Cent après nous avoir fait comprendre qu'il était le plus grand et qu'il bottait le cul à tout le monde, change de registre avec 'High All Time' petit hommage aux blunts qu'il fume à longueur de journée, on a vu mieux dans le registre... Petite baisse de forme de 50 Cent sur les morceaux suivants où on notera seulement le bon 'Heat' produit par Dre et où on oubliera surtout très vite un 'Blood Hound' dégueulasse aux sonorités dirty south avec son collègue de G-Unit, Young Buc. Mais lorsqu'on croit 50 Cent mort, celui-ci se relève encore plus fort pour une nouvelle avalanche de claques comme sur un 'Like My Style' avec une production sans originalité mais toujours efficace, ou un 'Poor Lil Rich' et son beat "electro-bounce" où le petit fifty nous fait comprendre qu'il est devenu très riche mais que sa street credibility se porte très bien, vraiment trop fort... On sautera le morceau avec Nate Dogg destiné aux lovers de 15 ans, pour enchaîner sur LE morceau de l'album, celui qui vous fera dire que cet album casse des dents, 'Don't Push Me' où l'on retrouve Eminem à la production et au micro. Une fois de plus 50 Cent fait preuve d'une grande modestie en criant qu'il ne faut pas trop le chauffer pour peine de le voir répliquer avec son beau gilet par balle et l'artillerie lourde. Enfin cet album se termine avec un 'Gotta Get Correct' mais dispensable, mais comme 50 Cent est très gentil, 3 titres bonus sont à ajoutés au tracklisting de "Get Rich Or Die Tryin'", on retiendra d'abord le terrible 'Wanksta' (entendu sur la B.O. de 8 Miles) dans la même veine que 'In Da Club', et l'excellent 'Life's On The Line' pour clôturer l'album.
50 Cent n'a pas un flow ni des paroles révolutionnaires, mais le charisme et l'audace du personnage font de lui la superstar hip hop de demain s'il ne se prend pas une balle en pleine face au coin d'une rue dans les jours qui viennent. "Get Rich Or Die Tryin'", bien plus que l'album du dernier rapper à la mode, se révèle finalement être bon dans son ensemble. On n'échappe pas bien sûr aux titres clichés et à l'abondance de rimes égocentriques de 50 Cent mais ne cachons pas notre joie, le nouveau protégé d'Eminem (qui n'a plus rien à envier à Dre en tant que producteur) signe l'album mainstream de ce début 2003 (avec malgré cela 4, 5 titres à jeter). Cette année Noël est tombé le 6 février, commandez vite votre album de 50 Cent (le rapper du Queens en a écoulé 400 000 exemplaires dès le jour de la sortie) et écoutez le en famille autour d'un bon feu de cheminée...
Metalik Février 2003