Erick Sermon débarque avec un troisième album solo, suite au retour couronné de succès d'EPMD et à l'omniprésence de son Def Squad sur les ondes (surtout Redman). Après une intro envoyant balader tous les détracteurs, les hostilités démarrent en fanfare avec 'I Do'em' produit par DJ Scratch et le rythme ne faiblit que rarement par la suite. Les productions d'Erick sont toujours aussi funky et efficaces, provoquant obligatoirement un balancement frénétique de la tête sur le beat. Son zézaiement et les nombreux amis venus lui prêter main forte (Redman, Keith Murray, Slick Rick, Too Short, Ja Rule, Xzibit, DJ Quik ou encore… Eazy-E !). On a le droit à un album qui prouve, si besoin en était, que Sermon sait toujours aligner les tubes. Cependant, force est de remarquer que, depuis l'album du Def Squad, sa production n'a pas beaucoup évolué et qu'il tend à se répéter. Son son est efficace mais il n'amène plus grand-chose de nouveau au rap, et peut parfois lasser. Ses sempiternels egotrips commencent aussi à agacer au bout de 12 ans… Néanmoins, ce "Erick Onasis" contient toujours plus de funk qu'il n'en faut pour tous les accros du Def Squad et saura satisfaire tous ceux qui aiment rouler vitres baissées avec un phat son new-yorkais dans les enceintes.
Cobalt Février 2000