Après quatre années d'absence, le dénommé Michael Schwartz revient pour nous livrer un nouvel opus solo entre deux promos avec les Beastie Boys. "Bangzilla" se veut plus une suite à l'excellent "Eye Of The Cyclops" qu'une simple B.O. du film de Koji Kajita auquel il fait hommage.
Usant des mêmes artifices qui ont fait son succès, le microcosme de Mike est fait de multiples référence aux premières superproductions S-F et aux comics mais aussi d'échantillons de blues et bien sûr de violent coups de diamant tranchant les vinyles! Mix Master Mike est bien là et il livre des productions animées d'une batterie puissante et énergique pour appuyer le rythme très soutenu du disque. Des sons aux fréquences qui frôlent les abîmes, des scratches construits à partir de lasers, buzzers et autres originalités aussi spatiales que loufoques !
"Bangzilla" ne se permet que de très courtes pauses; et ce seulement lorsque l'ex-ISP laisse un sursis à sa matière première pour qu'elle nous livre sa véritable identité. On y découvre alors une flûte sur 'Extra Beast', un violon ('Marvel'), un vieux blues chanté au début du siècle sur les bords du Mississipi ('Full Range Earmuff') ou encore des contines aux voix nasillardes sur 'Tranzmission'. "Bangzilla" est fait de titres courts d'une rare intensité, dépassant rarement les trois minutes et s'enchaînant dans un mix continu à l'atmosphère proche d'"Eye Of The Cyclops" ; c'est-à-dire sombre, chargé, et rempli de surprise.
Avec "Bangzilla", Mix Master Mike ne veut en rien révolutionner le turntablism, contrairement à un album tel que "Phantazmagorea" de D-Styles où le scratch se voulait réellement source de création musicale. Ici, les platines ne sont qu'un artifice supplémentaire aux productions surboostées du Roi Mike. Et ce, pour un plaisir tout aussi jouissif.
MC23 Octobre 2004